Berger des shetland
Ne le confondez pas avec un jeune colley ! Le berger des Shetland, cousin du célèbre chien de la série Lassie, est une race à part entière. Discret, élégant, sensible, il est aussi futé et solide. Malgré sa petite taille, le sheltie révèle tout son potentiel lors des activités en plein air. En effet, il rivalise avec les plus grands quand il s’agit de rassembler un troupeau, réaliser un parcours d’agility ou même apprendre de nouveaux tours.
Pays d'origine
Royaume-Uni
Gabarit
Petit
Moyen
Grand
Géant
Espérance de vie
En moyenne, un Berger des shetland a une espérance de vie de 12 à 14ans.
Prix d'achat moyen
Se trouve entre 1100€ et 1300€.









Sommaire
Caractéristiques principales
Sportif
peu
beaucoup
Calme
peu
beaucoup
Chasseur
peu
beaucoup
Histoire
Le berger des Shetland, aussi appelé "sheltie", porte le nom des îles écossaises proches du cercle polaire arctique dont il est originaire. Il y a plusieurs siècles, les fermiers utilisaient ses ancêtres pour gérer les troupeaux de moutons.
Ces petits chiens robustes, agiles et autonomes avaient pour principale mission de rassembler et conduire les bêtes. Ils devaient, aussi, chasser les oiseaux attirés par les semences et empêcher les bêtes d’accéder aux réserves de nourriture ainsi qu’aux cultures réservées à l'alimentation humaine.
Il existe de nombreuses hypothèses au sujet de la création de la race. Elle serait probablement issue de croisements entre des chiens de berger écossais (les collies) et des chiens nordiques.
Les bergers des Shetland auraient du sang des chiens de type spitz qui accompagnaient les Vikings il y a plus de 1 000 ans et de buhund norvégien. Il descendrait aussi des “yakki dogs” groenlandais ou islandais qui voyageaient avec les baleiniers dans les années 1 800. On raconte même que le cavalier king charles spaniel a servi à affiner la morphologie du berger des Shetland moderne.
Au début du XXe siècle, des clubs dédiés à cette race se créent, avec pour objectif de préserver le type d’origine. On doit à James Loggie l’importation du colley, nécessaire pour stabiliser certains traits physiques. Son travail de sélection donne le jour à des lignées remarquables pour la race : morphologie équilibrée, fourrure dense, allure élégante, tempérament adapté, etc.
La FCI (Fédération Cynologique Internationale) reconnaît officiellement la race en 1954. On distingue les lignées anglaises des lignées américaines, ces dernières étant plus massives, avec une tête plus large.
De nos jours, le berger des Shetland est assez rare dans son pays natal, l’Écosse, où on lui préfère le border collie. En revanche, en France, il est très apprécié (2 000 à 2 500 inscriptions annuelles au LOF) et bien plus souvent adopté pour la vie en famille que comme chien de travail.
Caractère
Des études comportementales permettent d’établir les tendances typiques de la race.
• Intelligent, avec d’excellentes capacités d’apprentissage. Le sheltie a obtenu des scores très supérieurs à la majorité des autres races lors de tests visant à mesurer ses aptitudes à comprendre et retenir des commandes (Serpell & Hsu, 2003 ; Duffy et al., 2008).
Le psychologue Stanley Coren classe le sheltie 6ᵉ race la plus intelligente au monde en obéissance et apprentissage. Il serait capable d’apprendre un ordre en moins de 5 répétitions, ce qui le rend redoutable en agility, en obéissance, et même en détection d’odeurs !
• Très attaché à sa famille. La plupart des propriétaires de bergers de Shetland considèrent leur compagnon comme loyal et très proche d'eux (C-BARQ, Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire).
• Sensibilité sociale élevée avec les membres de sa famille. Cette race est, en général, réceptive aux comportements, émotions et signaux des membres de son foyer. Cela peut renforcer le lien qui l’unit à son humain (Serpell & Hsu, 2003).
• Vigilant. Les bergers des Shetlands présentent régulièrement d'excellents scores dans les études portant sur la capacité à surveiller et donner l’alerte. Ces tendances vont de pair avec leur sélection traditionnelle axée sur les qualités de chien de garde de troupeaux (Duffy et al., 2008).
• Méfiant envers les étrangers. Cette race présente une probabilité plus élevée que la moyenne de se montrer méfiant avec les inconnus, parfois en aboyant. Cela peut aussi s’expliquer en raison de ses fonctions ancestrales (Duffy et al., 2008).
• Craintif. De nombreux shelties peuvent être facilement effrayés par des bruits forts ou des environnements inconnus, comme des feux d’artifice, la circulation en pleine ville, les orages (C-BARQ ; Duffy et al., 2008).
• Risque d’anxiété de séparation. Il est possible que cette race, plutôt sensible émotionnellement, développe de l’anxiété de séparation, en particulier lorsque le lien avec son humain est très fort (Serpell & Hsu).
• Comportement de chien de troupeau. Comme tous les chiens de berger, le berger des Shetland peut adopter des comportements obsessionnels s’il ne s’est pas suffisamment dépensé et qu’il n’est pas assez stimulé. Par exemple, courir après des personnes, des animaux ou des objets en mouvement (cyclistes, oiseaux, voitures) pour les “rassembler”.
La pratique régulière de sports canins permet de satisfaire ses instincts et d’éviter ce type de comportement.
Apparence
Type de pelage
Poil de couverture long, droit et dur avec un sous-poil doux, court et serré
Couleur du pelage
Zibeline (du doré à l’acajou), tricolore (noir, feu, blanc), bleu merle, bicolore (noir et blanc ou noir et feu)
Couleur des yeux
Brun foncé
Entretien
Le berger des Shetland n’a pas besoin d’un toilettage sophistiqué. Une séance de brossage par semaine suffit, sauf en période de mue. Au début du printemps et à la fin de l’automne, un brossage plus intense s’impose (3 fois par semaine), en particulier au niveau du cou et de la poitrine, ainsi que derrière les oreilles.
L'inspection des pattes, au moins 1 fois par mois, est importante. Elle permet de voir si ses griffes et les poils qui poussent entre ses doigts ont besoin d’être coupés.
Lorsque ses yeux ou ses oreilles sont sales, il est possible de les nettoyer avec un produit vétérinaire adapté, ainsi que des compresses tissées.
Maladies
Le berger des Shetland est un chien à la santé robuste, mais qui reste, néanmoins, prédisposé à certaines maladies.
• La toxicité médicamenteuse due au gène MDR-1. Comme de nombreux chiens de berger, le sheltie peut être allergique à certains médicaments, notamment les antiparasitaires contenant de l’ivermectine.
Il est donc capital de se renseigner auprès de son vétérinaire avant d’administrer un traitement contre les parasites à son chien.
• La maladie de von Willebrand de type 3. C’est une pathologie d’origine héréditaire dans laquelle le sang ne coagule pas correctement. Elle peut entraîner des saignements excessifs, même après une simple coupure. Le sheltie est plus souvent concerné que d’autres races, notamment par une forme grave (type III). Un test ADN permet de dépister la maladie et d’empêcher la reproduction d’individus porteurs.
• La dermatomyosite familiale. Il s’agit d’une maladie de peau héréditaire qui provoque des lésions cutanées et des pertes de poils sur la tête, les doigts et les oreilles. Elle prend une forme spécifique qui met en cause le chromosome 35 chez le berger des Shetland.
• L’anomalie de l’œil du colley. C’est une maladie oculaire héréditaire due à la mutation du gène NHEJ1. Elle touche en général les 2 yeux et peut évoluer jusqu’à la cécité totale.
• L’atrophie progressive de la rétine. Il s’agit d’une dégénérescence de la rétine entraînant d’abord une cécité nocturne, puis une perte de vision totale, débutant généralement entre 2 et 11 ans. Cette maladie est héréditaire, car elle est liée à une mutation génétique. Un test existe. Il identifie les individus porteurs de la mutation la plus courante, mais des cas rares d’autres mutations existent cependant.
• Le cancer de la vessie. Une tumeur agressive de la vessie avec métastases fréquentes chez le sheltie. Dans la majorité des cas, celle-ci est déjà avancée au moment du diagnostic. Un dépistage précoce permettrait de mieux la prendre en charge et d’augmenter l'espérance de vie du chien.
• La mucocèle de la vésicule biliaire. C’est une accumulation anormale de mucus (sécrétions organiques) très épais dans la vésicule biliaire. Elle peut provoquer des vomissements, de la fatigue, voire une urgence vitale. Le sheltie y est particulièrement prédisposé. Une échographie peut aider à le détecter.
Par ailleurs, les chiens souffrant d'hypothyroïdie (maladie hormonale) sont 3 fois plus atteints par la mucocèle de la vésicule biliaire.
• L’hypothyroïdie. Ce dysfonctionnement de la thyroïde entraîne le ralentissement du métabolisme du chien. Les symptômes observés sont : une prise de poids, un pelage terne, une léthargie. Généralement, la maladie se gère simplement à l’aide d’un traitement à vie (hormone thyroïdienne de substitution).
Anecdote
Un sheltie nommé Brady, conduit par sa maîtresse Daisy Peel, est devenu une figure marquante du circuit international d’agility dans les années 2010.
Brady a participé à plusieurs championnats du monde de la FCI (Fédération Cynologique Internationale), représentant les États-Unis avec des performances exceptionnelles, et a remporté de nombreux titres nationaux.
Ce qui rendait Brady remarquable : sa vitesse fulgurante malgré sa petite taille, sa connexion exceptionnelle avec sa conductrice, sa capacité à rester concentré même dans des environnements bruyants ou stressants.
L’histoire de Brady est souvent citée dans les stages d’agility comme exemple d’équilibre entre performance, plaisir et respect du chien.