Briard

Histoire

Le briard est une race de chien française ancienne dont les origines remontent au moins au VIIIe siècle. Des tapisseries du musée du Louvre représentent des chiens ressemblant au Briard aux côtés de l’empereur Charlemagne, attestant déjà de sa présence à cette époque. Au XIIe siècle, le Briard est mentionné dans des écrits comme le Livre de chasse de Gaston Fébus, soulignant son rôle dans la garde des troupeaux. Au XVIIIe siècle, l'abbé Rozier décrit le "chien de Brie" dans son Cours complet d'agriculture, précisant ses caractéristiques physiques et son utilité pour les bergers.

Le nom "briard" provient de la région de Brie, bien que son origine exacte soit sujette à débat. Certains affirment qu'il est originaire de cette région, tandis que d'autres suggèrent qu'il a été nommé ainsi en raison de son association avec cette zone. Au XIXe siècle, le briard est reconnu comme une race distincte. En 1885, le premier Briard est inscrit au Livre des Origines Françaises sous le nom de "Sans Gêne", un mâle noir appartenant au Prince de Béarn. En 1888, il remporte le premier prix à l’exposition canine de Paris.

En 1896, le Club des Chiens de Bergers Français est créé, marquant le début de la sélection de la race du Briard et l'établissement du premier standard. Ce standard distingue deux variétés de briards : à poil laineuxet à poil de chèvre. Le poil de chèvre est préféré en raison de sa résistance aux intempéries et de sa facilité d'entretien.

Aujourd’hui, sa popularité reste modeste, mais stable, notamment en France, où il demeure un symbole de patrimoine cynophile. On le retrouve aussi à l’international, notamment aux États-Unis, où il a été introduit après la Première Guerre mondiale. Le briard continue de séduire par sa polyvalence : il peut être chien de travail, de thérapie ou simplement un compagnon fidèle au quotidien.

Caractère

Avant d’adopter un briard, il est utile de connaître les grandes tendances comportementales de la race, sans oublier que chaque chien reste unique :

·      Une vigilance et un instinct de garde marqués
Le briard montre souvent une attention soutenue à son environnement et une propension à alerter sa famille en cas d’anomalie, reflet de son héritage de chien de berger et de garde. 

·      Une affection et une loyauté prononcées envers la famille
Le briard forme généralement des liens forts avec les membres du foyer et recherche la proximité ; il peut se montrer très protecteur envers les enfants ou les personnes faisant partie de son quotidien. 

·      Une certaine indépendance dans le travail
Historiquement habitué à prendre des décisions pour conduire le troupeau, le briard peut travailler de façon autonome. Cela se traduit par une capacité à réfléchir et à résoudre des tâches sans supervision constante.  

·      Une intelligence et une capacité d’apprentissage élevées
Le briard apprend rapidement quand l’enseignement est clair et motivant. Il répond bien au renforcement positif et aux activités structurées (obéissance, sports canins).  

·      Un besoin d’activité physique et mentale important
Sant activité ou stimulation suffisantes (promenades, jeux, travail), le briard peut s’ennuyer. Il convient donc de prévoir des activités régulières adaptées à sa taille et à son énergie. 

·      Une prudence ou une réserve avec les étrangers
le briard peut se montrer méfiant envers les personnes inconnues ; une socialisation précoce et progressive réduit les risques de réactions exagérées et favorise l’adaptabilité.  

·      Une variabilité individuelle importante (la race n’est pas une garantie)
les différences individuelles et l’environnement (socialisation, éducation, expériences précoces) expliquent beaucoup des comportements observés ; la recherche montre que la race influence les moyennes, mais n’explique pas tout au niveau individuel. 

Apparence

Entretien

Avec son abondante toison ondulée et son gabarit imposant, le briard demande un entretien régulier pour rester en bonne santé et à l’aise au quotidien.

• Brossage : un brossage complet 2 à 3 fois par semaine est indispensable pour éviter les nœuds et maintenir le poil aéré.
• Entretien des yeux et des oreilles : vérifier et nettoyer régulièrement, car les longs poils peuvent retenir saletés et humidité.
• Griffes : les couper si elles ne s’usent pas naturellement, notamment chez les chiens moins actifs.
• Perte de poils : modérée mais régulière. Un entretien constant limite la dispersion dans la maison.
• Bain : inutile, voire mauvais pour l’équilibre de la peau. Le bain est uniquement nécessaire lorsque le poil est très sale : présence de gadoue, terre, excréments, etc.).  Attention, le shampoing est à réaliser avec un produit adapté aux chiens.
• Particularités : sa barbe et son poil long autour du museau retiennent facilement nourriture et poussière, d’où la nécessité d’un petit nettoyage fréquent du visage.

Maladies

Le briard présente certaines prédispositions héréditaires ou articulaires qu’il est utile de connaître pour mieux veiller à sa santé :

·      La dysplasie de la hanche
Maladie héréditaire fréquente chez les grandes races, la dysplasie de la hanche correspond à une mauvaise conformation de l’articulation. Elle peut entraîner boiteries, douleurs et arthrose précoce. Le dépistage par radiographie est essentiel, tout comme une gestion adaptée de l’alimentation et de l’activité physique.

·      La dysplasie du coude
Cette affection articulaire du coude se manifeste par des boiteries chroniques ou une réticence à l’effort. Non traitée, elle favorise l’arthrose. Un diagnostic précoce, parfois chirurgical, améliore nettement le confort de vie du chien.

·      La dilatation-torsion de l’estomac
Véritable urgence vitale, la dilatation torsion apparaît brutalement : ventre gonflé, tentatives de vomissements inefficaces, agitation. L’estomac se dilate puis peut se tordre, coupant la circulation sanguine. Les grandes races comme le briard y sont prédisposées. Une consultation immédiate est indispensable pour sauver l’animal.

·      La cécité nocturne stationnaire congénitale 

Particularité rare, mais spécifique du briard, cette maladie génétique provoque des troubles visuels dès le jeune âge, surtout dans l’obscurité. Les chiens s’adaptent relativement bien, mais aucun traitement n’existe à ce jour. Des tests de dépistage génétique sont disponibles.

·      La dystrophie progressive de la rétine
Cette affection oculaire héréditaire détruit progressivement les cellules de la rétine. La vision nocturne est d’abord touchée, puis la vision diurne disparaît à son tour, pouvant mener à la cécité totale. Des tests ADN permettent d’identifier les porteurs pour limiter la transmission.

L’hypothyroïdie
Ce trouble endocrinien correspond à une baisse de production d’hormones thyroïdiennes. Le chien peut sembler fatigué, prendre du poids facilement ou présenter des problèmes de peau et de poil. Avec un traitement hormonal quotidien, la maladie est bien contrôlée et la qualité de vie reste excellente.

Anecdote

Pendant la Première Guerre mondiale, le briard a troqué les pâturages pour les tranchées. Utilisé comme chien de sentinelle, de messager ou encore pour retrouver les soldats blessés, il a été surnommé “l’œil qui voit dans la nuit et l’oreille qui entend l’invisible”. Sa loyauté et son flair infaillible en ont fait un véritable compagnon de guerre, au point qu’il est resté dans la mémoire collective comme l’un des chiens emblématiques de 14-18.