Histoire

Mystérieux, élégant et dynamique, le dalmatien a des origines un peu floues. Des représentations de chiens qui lui ressemblent beaucoup ont été retrouvées dans des tombeaux égyptiens datant de plus de 2 000 ans. Ses ancêtres vivaient donc avec des humains qui semblaient avoir déjà une haute estime de lui.

Au XIVe siècle, des écrits historiques mentionnent un « canis dalmaticus », un chien blanc tacheté de noir originaire de la Dalmatie. Cette région située sur la côte méditerranéenne appartient aujourd’hui à la Croatie.

On raconte aussi que cette race descendrait des canidés qui suivaient les peuples nomades, notamment les Roms, à travers l’Asie, l’Afrique et l'Europe. Ce qui expliquerait sa présence dans de nombreux pays où il apparaît sur des tableaux de maîtres dès le XVIe siècle.

Polyvalent, le dalmatien joue tour à tour les rôles qu’on lui confie : chien de chasse, de berger, de guerre, de garde-frontière, d’exterminateur de nuisibles, et même chien de cirque !

Une chose le rend vraiment unique : son affinité naturelle avec les équidés. On le surnomme d'ailleurs « chien de coche », car il accompagne les calèches, trottant fièrement à leurs côtés ou montrant la voie. Devenu le chien d’équipage par excellence de la haute société, il veille ensuite sur leurs écuries et leurs chevaux. En Amérique, il rejoint même les équipes de pompiers dès le XVIIIe siècle pour conduire les chevaux et ouvrir la voie aux attelages en alertant sur leur passage.

La FCI (Fédération Cynophile Internationale) reconnaît officiellement la race en 1955. Son aspect n’a pas vraiment changé depuis le premier standard proposé 1 siècle ½ plus tôt. En France, environ 700 à 800 naissances sont enregistrées chaque année au LOF (Livre des Origines Français).

Un particularité importante à savoir sur la race : les chiots dalmatiens naissent avec un pelage blanc immaculé. Leurs fameuses taches n’apparaissent qu’à partir de 2 semaines !

Caractère

Le dalmatien est considéré comme un chien très dynamique.

• Particulièrement énergique. Les dalmatiens ont, en général, un niveau d’activité élevé. Leur passé de chiens de travail sélectionnés pour parcourir de longues distances explique cette tendance.

• Joueur. Les propriétaires de dalmatiens les décrivent couramment comme des chiens qui adorent jouer et interagir (C-BARQ, Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire).

• Très attaché à son groupe social. D’après les études comportementales canines, c’est un chien très attaché à sa famille, souvent démonstratif et affectueux. Il apprécie la présence humaine, mais peut mal supporter la solitude prolongée, avec parfois des signes d’anxiété de séparation (destruction, vocalisation, etc.).

• Sociable avec les humains. Une étude des comportements sociaux des dalmatiens envers leurs humains familiers et des inconnus montrent que la plupart des chiens de cette race sont sociables avec l’humain et recherchent son contact (Hsu & Serpell 2003).

• Intelligent et parfois « têtu ». Même si le dalmatien ne se classe pas parmi les races qui disposent des meilleures capacités d’apprentissage (étude Duffy et al., 2008), il se montre toutefois assez réceptif à l’éducation. Des thèses vétérinaires menées sur cette race rapportent que son intelligence se manifeste par une « indépendance d’esprit ». Cette dernière caractéristique implique qu’il peut se montrer peu coopératif si les consignes sont trop répétitives ou autoritaires.
Une éducation basée sur le renforcement positif, cohérente et structurée, sans rigidité excessive est donc nécessaire pour l’éduquer.

• Faible agressivité dirigée vers les autres chiens. Le dalmatien, en général, ne cherche pas le conflit entre congénères. Il peut cependant exister de fortes variations d’un individu à l’autre. L’agressivité est rarement observée, mais elle peut apparaître dans un environnement stressant. Des facteurs importants sont à prendre en compte, comme le contexte de vie, le niveau de socialisation et les expériences personnelles, pour évaluer les comportements du chien (Duffy et al., 2008).

• Facilement excitable. Les dalmatiens obtiennent des scores d’intensité moyenne à élevée dans les tests portant sur l’excitabilité. Des chiens de cette race pourraient donc réagir vivement à certains stimuli (bruits soudains, rencontre avec des inconnus, objets rapides en mouvement, etc.). Ce comportement risque de se renforcer en cas de manque de stimulation mentale et de dépenses physiques adaptées à leur niveau d’énergie.

• Vigilant et aboyeur. On observe une vigilance marquée chez certains dalmatiens. Ils peuvent parfois adopter des comportements territoriaux ou donner l’alerte en aboyant de façon excessive, mais sans forcément montrer d’agressivité. Cependant, le dalmatien reste souvent trop sociable pour assurer un rôle de « vrai » chien de garde (Serpell et Hsu, 2003).

• Moyennement sensible au stress et aux manipulations physiques. Selon les données issues des analyses comportementales du C-BARQ, le dalmatien serait plutôt enclin à réagir de manière modérée ou élevée dans des situations inhabituelles. La socialisation est donc essentielle pour limiter l’inconfort et les réactions « indésirables » face à la nouveauté ou au contact physique intense.

Apparence

Entretien

Les soins courants du dalmatien comprennent :

• le brossage 1 ou 2 fois par semaine pour évacuer les poils morts et conserver le brillant de son pelage ;
• le nettoyage de ses yeux et de ses oreilles en cas de saletés ;
• la longueur des griffes est à vérifier 1 fois par mois.

Les bains ne sont pas conseillés, car ils risquent d’éliminer le sébum produit naturellement par l’organisme du chien pour protéger la peau. 

Maladies

Les dalmatiens sont prédisposés à plusieurs pathologies.

• La surdité héréditaire. Environ 20 % des dalmatiens seraient sourds de 1 ou des 2 oreilles. La surdité, liée à l’insuffisance de cellules pigmentaires, est souvent associée au gène SW, responsable de la couleur blanche du pelage.
Le test PEA (potentiels évoqués auditifs) permet de mesurer l’audition chez un chien dès ses 6-8 semaines.

• La dermatite atopique. C’est une maladie de la peau causée par une sensibilité à des allergènes (pollens, poussière, aliment, etc.). Elle se manifeste par des démangeaisons et des lésions, en particulier sur la tête, les pattes et l’aine.

Les dalmatiens à la peau sensible peuvent aussi développer des dermatites secondaires, des infections bactériennes et des infections fongiques (pyodermite, dermatophytose).

• Le syndrome du bronze dalmatien. Il s’agit d’une pathologie cutanée assez rare, mais spécifique à la race. On la reconnaît à la décoloration de la peau en une teinte bronze, surtout sur le dos et l'intérieur des pattes. Elle s’accompagne de démangeaisons et de perte de poils. L’origine de cette pathologie reste mal comprise et est très peu documentée dans la littérature scientifique.

• Les calculs urinaires. Une mutation génétique spécifique chez le dalmatien entraîne la surproduction d’acide urique contenue dans son urine, jusqu’à 10 fois plus élevée que les autres races de chien. Cela le prédispose à la formation de calculs urinaires qui se forment dans les voies urinaires et se retrouvent principalement dans la vessie. Cela concerne environ 34 % des dalmatiens.

• La dysplasie de la hanche. Cette malformation des articulations peut provoquer des boiteries, des douleurs et de l’arthrose dès le plus jeune âge. Le dépistage est essentiel chez les reproducteurs.

• L’obésité. Le dalmatien est un chien énergique, mais qui peut facilement prendre du poids s’il manque d’exercice ou reçoit une alimentation trop riche. L’obésité est un facteur aggravant pour de nombreuses affections déjà fréquentes dans la race, notamment les troubles urinaires et articulaires. Une bonne hygiène de vie est donc indispensable pour préserver sa santé.

Anecdote

Dans les années 1990, un dalmatien répondant au nom de « Flash » est devenu la mascotte de la brigade canine des sapeurs-pompiers de Paris. Il les accompagnait souvent lors des interventions et était une vraie star locale, participant même à des événements publics pour sensibiliser à la sécurité incendie. 

Une vocation qui va bien à la race ! En 2015, en Auvergne, le dalmatien Néo a sauvé sa famille d'un incendie en les réveillant en pleine nuit.