Montagne des Pyrénées

Histoire

Le chien de montagne des Pyrénées, surnommé « patou », est une race ancienne originaire des Pyrénées françaises et espagnoles. Ses ancêtres remontent à l'âge du bronze, il y a environ 4 000 ans, avec des fossiles de chiens ressemblant aux montagnes des Pyrénées découverts dans la région.

Au Moyen Âge, le patou était utilisé pour protéger les troupeaux contre les prédateurs tels que les ours, les loups et les lynx. Il était également employé pour garder les châteaux du sud de la France. Sa réputation grandit au XVIIe siècle, notamment à la cour de Louis XIV, où il était apprécié pour sa stature imposante et sa fidélité.

La première description officielle de la race date de 1897, réalisée par le comte Henri de Bylandt, un noble belge passionné de cynologie. Son ouvrage Les Races de Chiens a été une référence majeure pour les cynologues de l'époque et a contribué à l'intérêt croissant pour cette race. Cette publication a marqué un tournant dans la reconnaissance et la standardisation de la race. 

Henri de Bylandt a également influencé la création des premiers clubs de race et la reconnaissance officielle du chien de montagne des Pyrénées par la Société Centrale Canine en 1923.

Au XXe siècle, le patou a connu un regain d'intérêt grâce à la série télévisée française « Belle et Sébastien », diffusée en 1965, qui a contribué à sa popularité. Aujourd'hui, bien que moins présent dans les montagnes, il reste un chien de garde apprécié pour sa loyauté et sa capacité à protéger les troupeaux.

Caractère

Le montagne des Pyrénées, ou patou, est avant tout un chien de protection de troupeau. Son histoire et sa sélection expliquent ses comportements typiques, qui peuvent surprendre lorsqu’il vit en famille. Voici les grandes tendances comportementales mises en évidence par des études scientifiques (C-BARQ, PubMed, ScienceDirect, Frontiers) :

·      Protecteur et aboyeur. Le montagne des Pyrénées est un chien qui aboie beaucoup pour prévenir de la présence d’étrangers, d’animaux ou même de simples bruits. C’est un réflexe normal de garde qui peut être perçu comme un défaut si l’animal est amené à vivre en appartement ou en ville. (Frontiers in Veterinary Science, 2020 ; C-BARQ)

·      Indépendant et peu « collant ». Contrairement à des races de compagnie, il prend des décisions seul et n’attend pas toujours les ordres de son humain. Cela peut donner l’impression qu’il est têtu, mais il s’agit pourtant là d’un trait sélectionné par l’humain. Il faut donc accepter cette autonomie et agir avec patience au quotidien. (ScienceDirect, 2019 ; C-BARQ)

·      Calme à la maison, actif dehors. Beaucoup de patous savent rester posés et patients dans un environnement familial. Cependant, dehors, il retrouve son instinct de vigilance et a besoin d’espace pour surveiller et patrouiller. Sans jardin et sans longues promenades, il risque de s’ennuyer et de développer des comportements gênants.  (PubMed, 2021)

·      Réservé avec les inconnus. Le montagne des Pyrénées n’est pas spontanément sociable avec tout le monde. Il peut se montrer méfiant, voire aboyer longuement à l’arrivée de visiteurs. Une socialisation précoce et positive est indispensable pour éviter qu’il ne devienne trop distant ou méfiant dans la vie quotidienne. (C-BARQ, McGreevy et al., 2013)

·      Tolérant avec « son » groupe. Avec les enfants ou les animaux qu’il considère comme faisant partie de sa famille, il est généralement patient et protecteur. (Frontiers, 2019)

·      Besoin d’éducation douce et de socialisation précoce. Les méthodes coercitives peuvent générer méfiance et rigidité. Une socialisation positive du chiot permet de mieux canaliser sa vigilance et d’éviter les comportements gênants. (ScienceDirect, 2020 ; C-BARQ)

Apparence

Entretien

Le majestueux pelage blanc épais du montagne des Pyrénées demande un entretien régulier pour rester en bonne santé et conserver toute sa beauté naturelle. Voici les points essentiels à connaître :

• Brossage régulier : son poil dense et autonettoyant nécessite un brossage 1 à 2 fois par semaine, et davantage en période de mue (printemps et automne) pour limiter les nœuds et la perte de poils.

• Perte de poils abondante : il perd beaucoup de poils, surtout lors des changements de saison. Prévoir un entretien fréquent et passer l’aspirateur fait partie du quotidien.

• Pas de tonte : son pelage a une fonction protectrice contre le froid, la chaleur et l’humidité. Il ne doit pas être rasé, seulement entretenu par un brossage régulier.

• Hygiène générale : surveiller les oreilles afin d’éviter le risque d’otites (si accumulation de cérumen) et les yeux (larmoiements possibles) pour éviter les infections.

Particularité de la race
Le montagne des Pyrénées possède des ergots doubles aux pattes arrière, un trait typique qui le distingue d’autres grands chiens de montagne. Ces griffes supplémentaires doivent être régulièrement surveillées et coupées, car elles ne s’usent pas naturellement et peuvent s’accrocher ou se casser.

Maladies

Le montagne des Pyrénées est un chien robuste, mais comme toutes les races, il présente certaines prédispositions génétiques ou physiologiques à certaines pathologies :

• La dysplasie de la hanche
  Cette malformation articulaire est fréquente chez les grandes races. Elle peut entraîner des douleurs et des difficultés de mouvement. Une détection précoce et un suivi vétérinaire adapté sont essentiels pour assurer le confort du chien. (Source : ScienceDirect)

• L’atopie cutanée (dermatite atopique)
  Le montagne des Pyrénées peut développer des allergies cutanées, se manifestant par des démangeaisons, des rougeurs et des infections secondaires. Une gestion appropriée des allergies et des soins dermatologiques réguliers peuvent améliorer la qualité de vie du chien. (Source : Frontiers in Veterinary Science)

• La dysplasie du coude
  Cette affection articulaire, similaire à la dysplasie de la hanche, touche également les grandes races. Elle peut causer de l'arthrose et des douleurs. Un diagnostic précoce et une gestion appropriée sont cruciaux pour prévenir des complications à long terme. (Source : ScienceDirect)

• L’entropion
  Il s'agit d'une malformation des paupières qui peut entraîner une irritation oculaire. Bien que moins fréquente, cette maladie nécessite un suivi vétérinaire pour éviter des complications oculaires. (Source : ScienceDirect)

• L’hyperplasie bénigne de la prostate
  Cette augmentation du volume de la prostate chez les mâles non castrés peut entraîner des difficultés urinaires ou des infections. La castration préventive ou un suivi vétérinaire régulier peuvent aider à gérer cette pathologie. (Source : ScienceDirect)

• La torsion gastrique (GDV)
  C’est une urgence vitale qui survient quand l’estomac se remplit de gaz et se tord sur lui-même. Elle provoque des douleurs intenses et peut mettre la vie du chien en danger en quelques heures, nécessitant une intervention vétérinaire immédiate. Bien que moins courante, cette affection grave peut survenir chez les grandes races. Elle nécessite une prise en charge vétérinaire immédiate en cas de symptômes. (Source : ScienceDirect)

• La leishmaniose
  Cette maladie parasitaire est transmise par les piqûres de phlébotomes (insecte volant). Le montagne des Pyrénées n’a pas de prédisposition génétique particulière, mais comme il vit souvent à l’extérieur, notamment dans le sud de la France où ces insectes sont présents, le risque d’infection est plus élevé. La prévention passe par des répulsifs, des colliers spécifiques et des tests réguliers. (ScienceDirect, Frontiers)

Anecdote

Lors du tournage du film Belle et Sébastien en 2013, le réalisateur Nicolas Vanier a choisi Garfield, un montagne des Pyrénées de 2 ans et 63 kg originaire de l’Ariège, pour incarner Belle. Avec sa taille imposante, sa prestance naturelle et son intelligence. Garfield a été choisi pour sa prestance impressionnante et sa capacité à jouer les scènes d'action, devenant ainsi la star du film.