Histoire

Le pinscher vient d’Allemagne, plus précisément des régions rurales du Wurtemberg et du Grand-Duché de Bavière. Les ancêtres de ce chien à l’allure vive et au tempérament affirmé remplissent diverses fonctions dès le XVIe siècle :

• Chiens de coche : ils accompagnent les diligences en leur ouvrant la voie.
• Gardiens vigilants : ils donnent l'alerte à la moindre intrusion. Un trait qui persiste encore aujourd’hui, puisqu’ils aboient facilement.
• Ratiers (zwergpinscher) : ils chassent les rongeurs des écuries et des habitations humaines.

L’élevage du pinscher prend une tournure plus sélective au début du XIXe siècle afin de contrôler et de stabiliser la race (poil lisse, silhouette vive, tempérament alerte). C’est aussi à cette époque que les caractéristiques communes qu’il partage avec le schnauzer commencent à se différencier. En effet, tous deux ont des origines communes, issues d’une ancienne race de terrier noir et feu. Mais, le travail de sélection a conduit à deux variétés distinctes : l’une à poil lisse (le pinscher), l’autre à poil dur (le schnauzer). Le dobermann, quant à lui, souvent pris à tort pour une version géante du pinscher, est en réalité son descendant partiel, créé plus tard à partir de plusieurs races, dont le pinscher allemand, afin d’en faire un chien de garde puissant et intelligent.

En 1879, le pinscher est reconnu comme une race officielle dans son pays d’origine, l’Allemagne, où se crée un club spécialisé en 1895. La FCI (Fédération Cynologique Internationale) distingue en 1955 le pinscher allemand et le pinscher nain, chacun ayant leur propre standard.

Aujourd’hui, le pinscher nain est bien plus répandu, surtout comme chien de compagnie. Il cumule plusieurs centaines d’inscriptions annuelles au LOF (Livre des Origines Français) contre quelques dizaines seulement pour le pinscher allemand.

Caractère

Des études scientifiques relèvent certains traits de caractère, souvent observés chez les pinschers.

•  Attaché à sa famille. Le pinscher, et, surtout, le pinscher nain, sont généralement décrits comme des chiens ayant un lien réel et stable avec leur propriétaire, sans pour autant se montrer dépendant de lui. Cet attachement peut se révéler intense, mais sélectif (uniquement avec ses humains référents), avec un besoin d’interaction plutôt modéré.

• Vigilant. La plupart des pinschers sont très attentifs à leur environnement. Ils signalent fréquemment les bruits, les situations et les mouvements inhabituels. Ce comportement découlerait de leur ancien rôle de chien de garde dont ils auraient gardé les instincts.

• Énergique. Les pinschers sont souvent des chiens vifs et actifs, des qualités recherchées chez les ratiers (les chiens utilisés pour la chasse aux rongeurs). Intégrés à une vie de famille, ils auront besoin d’importantes dépenses physiques et de stimulations mentales.

• Indépendant. Bien que certains individus puissent se montrer affectueux, les pinschers sont plutôt décrits comme ayant un caractère autonome, cherchant moins que d’autres races les interactions prolongées avec l’humain.

• Assuré et peu craintif. Plusieurs études comportementales placent le pinscher parmi les races les plus sûres d’elles face à l’inconnu ou aux nouveaux environnements. On relève aussi une fréquence plus élevée que la moyenne des autres races de comportements d’alerte ou de méfiance envers les étrangers, en particulier chez le pinscher nain (C-BARQ, Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire).

• Aboyeur. De nombreux propriétaires de pinschers rapportent une tendance marquée à la vocalisation chez leur compagnon. Cette tendance est confirmée par plusieurs enquêtes comportementales (Duffy et al., 2008).

• Peu tolérant à la manipulation. Les pinschers peuvent se montrer plus sensibles que d’autres races à certaines manipulations, notamment chez le vétérinaire. Une habituation progressive à l’aide du renforcement positif est donc essentielle, pour son bien-être et celui des professionnels de santé animale.

• Potentiellement agressif avec les autres chiens. Certains pinschers présentent une propension légèrement supérieure à la moyenne des autres races en ce qui concerne les comportements agressifs envers les autres chiens (Serpell & Hsu, 2003). Ceux-ci apparaissent souvent dans un contexte de protection de ressources (nourriture, jouet, attention humaine).

Apparence

Entretien

Le poil ras du pinscher demande seulement 1 brossage hebdomadaire en temps normal, et 2 ou 3 en période de mue. Il s’effectue à l’aide d’une brosse douce pour éliminer les poils morts et maintenir le brillant naturel de son pelage.

Un contrôle régulier des oreilles permet de prévenir les irritations ou les infections. Elles se nettoient avec une lotion adaptée, uniquement si elles présentent des traces de cérumen ou une odeur inhabituelle. Pour les yeux, une simple compresse imbibée de sérum physiologique ou d’une lotion oculaire vétérinaire peut suffire à retirer les petites saletés.

Les griffes doivent être surveillées et taillées 1 fois par mois si elles ne s’usent pas naturellement. Il est aussi essentiel de veiller à la bonne hygiène bucco-dentaire de son chien en effectuant des brossages réguliers pour éviter l'accumulation de tartre. 

Maladies

Les pinschers sont prédisposés à certaines affections héréditaires ou congénitales. De plus, le pinscher nain est plus fragile que le pinscher allemand.

• La nécrose aseptique de la tête fémorale (maladie de Calvé-Perthes ou maladie de Legg- Perthes). Cette maladie articulaire, due à une malformation de la tête du fémur, affecte le cartilage et provoque une inflammation, de l’arthrose, une boiterie et des douleurs.

• La maladie valvulaire mitrale. Chez les petits chiens, comme le pinscher, la valve mitrale du cœur s’use souvent avec l’âge. Cela peut provoquer un souffle au cœur, puis des difficultés à bien faire circuler le sang. Avec le temps, le cœur se fatigue. Des contrôles vétérinaires réguliers dès 6 ans sont conseillés.

• La luxation de la rotule. Cette anomalie articulaire est le plus souvent héréditaire. Elle se manifeste par la sortie de la rotule hors de son axe, vers l'intérieur ou l’extérieur lors des mouvements du chien. Elle peut être bénigne (se remet en place naturellement) ou grave (impossible à remettre en place par simple manipulation). Une opération chirurgicale est à envisager pour les luxations permanentes.

•  L’atrophie rétinienne progressive généralisée (dégénérescence rétinienne progressive). C’est une maladie qui touche les 2 yeux, provoquant d’abord la perte de la vision nocturne, puis de la vision diurne.
Elle se trouve parfois à l’origine de la cataracte, une autre tare oculaire à laquelle le pinscher est prédisposé.

• Le diabète sucré. On parle d’hyperglycémie lorsque le taux de sucre (glucose) augmente de façon chronique dans le sang. Ce problème de santé est dû à un déficit en insuline, une hormone fabriquée par le pancréas qui régule le taux de sucre dans le sang en le faisant baisser. Le diabète provoque une soif excessive (polydipsie) et une faim accrue (polyphagie) chez le chien, car le corps ne parvient pas à utiliser correctement le glucose.

• Les calculs urinaires (urolithiase, lithiase urinaire vésicale). Ils se forment à cause de l'accumulation de minéraux dans l’urine contenue par la vessie. Les symptômes sont : les difficultés rencontrées pour uriner, l’augmentation de la fréquence des mictions, l’incontinence et la présence de sang dans les urines.

• La luxation du cristallin. Il s’agit d’une pathologie oculaire très douloureuse, souvent suivie d’un glaucome aigu. Cette pathologie est rare, mais le pinscher est identifié comme étant une race à risque. Elle peut entraîner la perte définitive de la vue.

Anecdote

À Chéserex, en Suisse, Mélodie Mayor et sa miniature pinscher, Heavy, forment une équipe inséparable dans les courses de canicross. Malgré sa taille, Heavy court jusqu’à 10 km, motivant sa cavalière à poursuivre lorsque celle‑ci faiblit ! Véritable guerrière, elle impressionne le public et inspire par son énergie, sa concentration et son courage contre vents et marées.