Histoire

Le shih tzu, parfois surnommé « chien lion » en chinois (獅子狗), puise ses origines dans les anciens empires d’Asie, entre le Tibet et la Chine impériale. Des écrits anciens et des analyses morphologiques suggèrent qu’il descend de croisements entre le lhassa apso tibétain et de petits chiens pékinois. Le Tibet, terre de spiritualité bouddhiste, offrait régulièrement ces petits chiens au palais impérial chinois en guise de présents diplomatiques. Ces compagnons, élevés dans les monastères ou les cours impériales, étaient très appréciés pour leur apparence noble et leur tempérament calme.

Sous la dynastie Ming, puis surtout durant la dynastie Qing (XVIIe au début du XXe siècle), le shih tzu devient un chien de cour par excellence, vivant dans les palais de l'impératrice douairière Cixi, notamment au sein de la Cité interdite. Sélectionné pour son port altier, sa robe luxuriante et son allure royale, il ne sort pratiquement pas des cercles impériaux durant plusieurs siècles.

Ce n’est qu’au début du XXe siècle que le shih tzu commence à être diffusé hors de Chine, notamment après la chute de l’Empire chinois en 1912. Des chiens sont introduits en Europe, notamment en Angleterre, où des éleveurs passionnés, souvent issus de la noblesse ou de l’armée, cherchent à préserver les traits distinctifs de la race.

Le standard officiel est établi dans les années 1930 au Royaume-Uni, et la reconnaissance par les grandes fédérations canines internationales suit rapidement. Aujourd’hui, le shih tzu est un compagnon apprécié dans le monde entier, à la fois pour son allure singulière et son histoire chargée de symboles culturels et spirituels.

Caractère

Grâce à plusieurs études scientifiques sur le comportement canin, on en sait aujourd’hui davantage sur les tendances comportementales du shih tzu. La plupart ont :

Niveau d’activité bas à modéré

Il n’est pas classé parmi les races très actives. Il se satisfait de promenades courtes et régulières, mais a tout de même besoin de stimulations mentales.

Faible instinct de prédation

Contrairement à des races comme les terriers, le shih tzu a une très faible propension à poursuivre des proies, ce qui facilite sa gestion en extérieur.

Une agressivité faible à modérée

Ils présentent un faible niveau d’agressivité envers les humains, mais peuvent avoir une légère tendance à la défense des ressources ou au grognement si on les manipule de manière brusque ou maladroite (ex. : enfants). Mais cela reste très individuel.

Une tendance modérée à la vocalisation

Cette race est classée comme modérément bavarde, surtout en présence de stimuli inhabituels (visiteurs, bruit soudain, etc.). Elle ne figure pas parmi les races les plus aboyeuses.

Une sociabilité modérée à élevée avec les humains

Le shih tzu est souvent proche de ses humains, mais pas systématiquement en demande excessive. Mais tout dépend de sa socialisation et de son tempérament.

Ces données sont issues de recherches scientifiques sur les traits comportementaux des races canines (notamment les études de l’Université d’Helsinki [Salonen et al., 2020], de l’Université de Pennsylvanie [Serpell & Hsu, 2003], et d’autres travaux publiés dans Scientific Reports et Applied Animal Behaviour Science).

Apparence

Entretien

Le shih tzu est un petit chien au look atypique, mais son joli pelage et son anatomie particulière demandent un minimum d’attention régulière pour garantir son bien-être. Voici les soins essentiels à lui apporter :

• Brossage quotidien. Son poil long et dense a tendance à s’emmêler facilement. Un brossage journalier permet d’éviter les nœuds et de maintenir un pelage propre et sain.
  
  
  
• Entretien des yeux. Ses yeux proéminents sont sensibles. Il faut les nettoyer régulièrement avec une compresse humide pour prévenir les irritations ou les infections.
  
  
  
• Nettoyage des plis du museau. Le shih tzu a un petit museau aplati, souvent bordé de plis cutanés où des saletés peuvent s’accumuler. Un nettoyage fréquent évite les inflammations.
  
  
  
• Hygiène des oreilles. Les oreilles tombantes favorisent l’humidité et donc les otites. Il est recommandé de les inspecter et de les nettoyer régulièrement.
  
  
  
• Bain toutes les 4 à 6 semaines si le poil est long. Un shampoing régulier avec des produits adaptés à la peau des chiens suivi d’un séchage complet permet d’entretenir le long pelage.
  
  
  
• Tonte ou coupe régulière (si poil long non entretenu). Beaucoup de propriétaires optent pour une coupe courte, beaucoup plus simple à entretenir.
  
  
  
• Coupe des griffes. Comme le shih tzu est un petit chien peu sportif, ses griffes poussent vite. Elles doivent être coupées environ toutes les 3 à 4 semaines.
  
  
  
• Hygiène bucco-dentaire. Le brossage des dents est important pour prévenir le tartre et les maladies parodontales fréquentes chez les chiens de petite taille.

Maladies

Même si le shih tzu est souvent décrit comme un chien robuste, il n’échappe pas à certaines prédispositions génétiques ou liées à sa morphologie :

Le syndrome brachycéphale 

Le shih tzu est une race brachycéphale, c’est-à-dire à museau court. Cela peut provoquer des difficultés respiratoires chroniques, des ronflements, des intolérances à l’exercice et des coups de chaleur. Ce syndrome peut nécessiter une intervention chirurgicale si la gêne est importante.

La luxation de la rotule

Fréquente chez les petites races, cette affection correspond à un déplacement anormal de la rotule. Elle peut entraîner une boiterie, voire de l’arthrose à long terme. Elle peut être congénitale ou se développer avec l’âge.

La kératoconjonctivite sèche (KCS)

Aussi appelée "œil sec", cette affection est courante chez les shih tzus à cause de leurs yeux très exposés. Elle résulte d'une production insuffisante de larmes et peut entraîner des douleurs, des ulcères, voire la cécité si elle n’est pas traitée.

L’entropion / euryblépharon

Il s’agit d’un défaut des paupières : l’entropion (paupière tournée vers l’intérieur) ou l’euryblépharon (ouverture exagérée de la fente palpébrale), exposant la cornée à des lésions.

La hernie discale

Bien que plus fréquente chez les races à dos long, cette pathologie est aussi rapportée chez le shih tzu. Elle provoque douleurs dorsales, boiteries ou paralysies, selon la gravité.

La sténose des narines et du pharynx

Associée au syndrome brachycéphale, elle aggrave les troubles respiratoires et augmente le risque de stress thermique. Ces anomalies sont visibles dès le jeune âge.

Les problèmes dermatologiques

Leur pelage dense les rend sujets aux dermatites, pyodermites ou allergies, notamment s’il n’est pas bien entretenu.

La maladie rénale juvénile

Bien que rare, cette affection héréditaire a été décrite dans la race. Elle touche les jeunes chiens et entraîne une dégradation rapide de la fonction rénale.

La plupart des éleveurs effectuent désormais le « Test Breath » auprès des races à museau écrasé (races brachycéphales). Il permet de vérifier que l’animal peut pratiquer une activité physique sans risque d’avoir des problèmes respiratoires. Une manière de s’assurer que les animaux reproducteurs ne vont pas transmettre de potentielles difficultés respiratoires.

Anecdote

Le shih tzu était le petit chouchou de la cour impériale chinoise, notamment sous la dynastie Qing. Ces petits chiens vivaient littéralement dans des palais, souvent avec leur propre serviteur dédié. On dit même que certains dormaient sur des oreillers en soie et portaient des colliers en jade ou en or.