Histoire

Les spitz allemands vivent aux côtés des humains depuis des millénaires. On aperçoit leur silhouette, reconnaissable entre 1 000, sur des objets d’art dans toutes les civilisations antiques, de l’Égypte à la Grèce. À l’époque, certains chiens de cette race étaient enterrés avec leur humain, comme l'attestent les restes retrouvés dans plusieurs tombeaux. Les spitz allemands apparaissent aussi en Europe, sur des fresques datant du Moyen Âge, telles que les Très Riches Heures du Duc de Berry.

Ils descendraient du “chien des tourbières” (canis familiaris palustris), considéré comme la plus vieille race européenne et dont la morphologie est semblable à celle des grands spitz d'aujourd'hui. À l’âge de pierre, il y a plus de 6 000 ans, l’ancêtre des spitz allemands évoluait dans les zones humides (marais et tourbières) et les cités lacustres (construites sur des lacs) des régions situées au-delà du cercle polaire arctique. On utilisait alors ces chiens pour la chasse et la garde.

Ces chiens au regard vif et à l’attitude alerte ont particulièrement été sélectionnés en Allemagne à partir du XVe siècle. Leur nom, spitz, signifie “pointu” en allemand, en référence à la forme de leur museau et de leurs oreilles.

Au XVIIIᵉ siècle, bien loin des habitudes de vie de ses aïeuls, le spitz allemand, et surtout le spitz nain, séduit l’aristocratie britannique. Il a également connu un grand succès auprès des intellectuels parisiens au début du XXᵉ siècle.

Fidèle à ses origines nordiques, le spitz allemand a cependant conservé plusieurs traits hérités de ses ancêtres primitifs : un pelage dense, une queue enroulée sur le dos, une grande vigilance et une certaine autonomie. Les races dites « primitives » sont peu modifiées par la sélection humaine, ce qui explique leur allure naturelle et leur tempérament, parfois, plus indépendant.

Reconnu officiellement par la FCI en 1957, le spitz allemand reste aujourd’hui très populaire en France, avec plus de 7 000 naissances recensées chaque année.

La race se décline en 5 variétés, toutes dotées d’une fourrure longue et épaisse.

• Spitz-loup (keeshond) : de 16 à 23 kg pour une taille de 43 à 55 cm.
• Grand spitz : de 16 à 20 kg pour une taille de 40 à 50 cm.
• Moyen spitz : de 5 à 9 kg pour une taille de 30 à 40 cm.
• Petit spitz : de 3 à 4 kg pour une taille de 24 à 30 cm.
• Spitz nain (loulou de Poméranie ou poméranien) : environ 2 kg pour une taille de 18 à 24 cm.

Caractère

Certains traits de caractère sont souvent remarqués chez les spitz allemands dans les études menées sur cette race.

• Très attaché à sa famille. Les études menées par Hsu & Serpell classent le spitz allemand parmi les races qui présentent le plus d’affection, de recherche de contact et de loyauté envers les membres du foyer.

•  Excellentes capacités cognitives. On observe chez de nombreux spitz allemands une vivacité mentale et une rapidité d’apprentissage remarquables (Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis). Une éducation bienveillante et cohérente favorise le développement de ces qualités.

• Peu destructeur. Des thèses vétérinaires (l’École Nationale Vétérinaire d'Alfort et le magazine Nature) rapportent que les chiens de cette race montrent une faible propension à la destruction en l’absence de leurs humains. Cette tendance se confirme lorsque leurs besoins de dépense mentale et de stimulation mentale sont satisfaits (balades quotidiennes, jeux, etc.).

• Faible instinct de chasseur. La plupart des spitz allemands, et surtout le spitz-loup, ne semblent pas intéressés par la prédation. Leur manque d’intérêt pour la chasse les distingue de nombreuses autres races nordiques.

• Vigilant et réactif. Les spitz allemands présentent en général des scores élevés quand il s’agit de donner l’alerte dans un contexte de garde. Cela montre une forte tendance à la réactivité aux stimuli sonores ou visuels inhabituels dans leur environnement (Duffy et al., 2008). Ils seraient donc potentiellement de très bons gardiens.

• Méfiant envers les inconnus. Les spitz allemands peuvent présenter une certaine méfiance envers les personnes qu’ils ne connaissent pas, mais rarement sous forme d’une “agression” directe. Ils ont plus tendance à manifester leur méfiance par une prise de distance et des vocalisations.

• Aboyeur. La majorité des propriétaires de spitz allemands font part des aboiements inappropriés ou excessifs de leur compagnon. Ce comportement semble toutefois plus lié à leurs instincts de gardien (vigilance et réactivité) qu’à de l’inconfort ou de l’anxiété (C-BARQ Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire).

• Un peu craintif. Des études ont mis en avant les scores élevés obtenus par des spitz allemands lors de tests portant sur la peur des événements inhabituels. Les spitz seraient en général plus sensibles émotionnellement que les autres races, en particulier les individus peu socialisés (Duffy et al., 2008 ; Serpell & Hsu, 2003). Il est donc essentiel de les familiariser dès leur plus jeune âge à différents environnements.

Apparence

Entretien

Un brossage soigneux de la jolie fourrure du spitz allemand s’impose au moins 2 fois par semaine, et jusqu’à 4 en période de mue (au printemps et à l’automne).

Ses petites oreilles dressées ne sont pas sujettes aux otites. Elles doivent, néanmoins, être vérifiées régulièrement pour pouvoir les laver si besoin. 
 
Ses yeux en forme d'amande doivent rester propres et clairs. Un nettoyage doux avec une compresse imbibée de sérum physiologique peut être utile en cas de petites saletés ou sécrétions. 
 
Il est aussi recommandé de surveiller ses griffes et de les couper si leur longueur le gêne. 

Maladies

Les spitz allemands sont prédisposés à certaines maladies, le spitz nain (loulou de Poméranie) étant le type le plus fragile.

• L'atrophie progressive de la rétine. Cette maladie oculaire génétique se caractérise par une destruction lente de la rétine, et plus particulièrement de la partie de l’œil qui capte la lumière. Elle affecte d'abord la vision nocturne, puis la vision de jour et peut évoluer vers une cécité totale. Des tests ADN existent pour repérer les chiens porteurs avant qu’ils ne développent les symptômes.

• La luxation de la rotule. C’est une malformation articulaire qui provoque la sortie de la rotule hors de son axe de façon permanente ou temporaire. Elle engendre une boiterie, des douleurs et favorise l’arthrose.

• Le collapsus trachéal. Cet affaissement de la trachée est fréquent chez les petites races au gabarit miniaturisé, comme le poméranien. Il se manifeste par une toux rauque, des bruits respiratoires, parfois aggravés par l’utilisation d’un collier. Un harnais est fortement conseillé.

• L’hydrocéphalie. Dès la naissance, le chiot présente une tête trop grosse par rapport à son corps. En cause : une accumulation de liquides dans son cerveau. Des troubles nerveux apparaissent ensuite, entraînant des difficultés cognitives, des problèmes de vision, des crises ressemblant aux crises épileptiques, des stéréotypies (le chien répète des mouvements, comme marcher en rond de façon compulsive).

• Les calculs urinaires (hyperuricosurie). C’est un problème de santé héréditaire lié à la présence en trop grande quantité d’acide urique dans l’urine. Des cailloux se forment dans la vessie, causant des infections et de fortes douleurs lors de la miction. Les urines sont plus foncées et contiennent parfois du sang.

• L'alopécie X. Cette perte de poils est bien connue chez le spitz, notamment chez les jeunes mâles. Elle commence souvent à l’arrière du corps, sans démangeaisons. Le pelage devient clairsemé, la peau peut foncer. La santé générale n’est pas touchée, mais l’apparence du chien change beaucoup.

• L'hypoglycémie juvénile. Les chiots de petite taille comme le spitz peuvent avoir des chutes rapides de sucre dans le sang. Cela cause des tremblements, une faiblesse ou même des convulsions. Ce trouble, fréquent chez les jeunes chiens miniatures, peut être déclenché par un stress ou un manque de nourriture.

Anecdote

Une femelle spitz allemand apparaît sur l’affiche des films d'animation Comme des bêtes 1 et 2, sortis respectivement en 2016 et 2019. Gidget, une loulou de Poméranie aussi coquette que courageuse, suit Max, un jack russell terrier, dans ses folles aventures.