Histoire

On raconte que ces petits chiens au corps allongé viennent d’Égypte. Et pour cause, une sculpture datant de 1 500 ans avant notre ère représente le pharaon Thoutmès III aux côtés d’un petit chien aux caractéristiques morphologiques similaires à celles des teckels modernes.

En Europe, de semblables petits chiens, au long corps et courts sur pattes (d’où son surnom de « chien saucisse ») accompagnent dès le XVIe siècle les humains à la chasse. On peut le voir sur de nombreuses tapisseries et peintures de l’époque. On les appelait alors « brachets » ou « bassets ». Leur spécialité ? Le déterrage des blaireaux, des lièvres et des renards, en raison de leur morphologie rendant facile l’accès aux terriers de ce type de gibier. 

La popularité de ces drôles de petits chiens grandit à la fin du XIXe siècle, avec la création des premiers clubs de race, dont le Deutscher Teckel Klub en 1888.

Aujourd’hui, la race se décline en 3 variétés de tailles différentes :
• teckel standard ; 
• teckel nain ;
• teckel kaninchen.

Le teckel standard, en plus du déterrage traditionnel, est également utilisé dans la recherche au sang sur gros gibier. Il excelle aussi bien à la chasse souterraine qu’à la chasse en terrain ouvert.

Chacune des 3 variétés de teckel présente 3 types de poil.

Le teckel à poil ras, issu de croisements entre le basset, le bruno du jura et le pinscher, est le type le plus ancien (XVIe siècle). 

Le teckel à poil long, croisé avec des épagneuls anglais et allemands, apparaît un siècle plus tard. Il est plutôt destiné à la compagnie qu’à la chasse.

Le teckel à poil dur, obtenu avec un mélange de schnauzer, de basset griffon vendéen et de dandie-dinmont, est le type le plus récent (fin du XIXe siècle) et, actuellement, le plus répandu en France.

Caractère

Les tendances comportementales observées chez le teckel sont : 

• Une forte motivation pour l’attention. Les teckels manifestent souvent un besoin accru d’attention et de proximité avec leurs maîtres, pouvant parfois entraîner une anxiété de séparation.

• Une grande énergie et une excitation. Les teckels sont vifs et réactifs, appréciant les jeux, activités et promenades, mais leur énergie peut aussi se manifester par de l’excitation ou de l’agitation, surtout si leur besoin de dépense n’est pas satisfait.

• Instinct de chasse marqué. Race de terrier réputée pour son fort instinct de chasse/chasing, le teckel suit souvent les traces ou poursuit de petits animaux et objets en mouvement.

• Une tendance à aboyer. Un trait qui s’explique du fait que les teckels ont été sélectionnés pour la chasse et utilisaient l’aboiement pour alerter. Aujourd’hui, ces vocalisations, pas toujours appréciées des humains, peuvent aussi être utilisées dans des situations d’excitation ou de frustration.

• Une réactivité envers les inconnus et les congénères. Les teckels affichent des scores élevés dans les catégories d’agression vis-à-vis des étrangers et des chiens, plaçant la race parmi les plus réactives et parfois protectrices vis-à-vis des étrangers et des chiens non familiers.

• Une peur et une nervosité. Ils peuvent avoir tendance à être prudents, voire anxieux, face à certaines situations.

• Une réactivité aux stimuli. Leur réactivité à des bruits ou mouvements (stimulation soudaine) est associée à leur agressivité, une tendance confirmée par des études reliant sensibilité, stimuli et agressivité chez plusieurs races, y compris le teckel.

• Une facilité à être éduqué très variable (trainability). Bien qu’intelligent, le teckel peut se montrer têtu et donc plus difficile à éduquer en comparaison avec d’autres races. Pour le convaincre, le teckel a besoin de motivation (récompenses) et de patience.

Vous l’aurez compris, le teckel conserve un fort instinct de chasseur, d’où sa description courante de chien « indépendant », « obstiné » ou « peu sociable ». Mais, au-delà de ces caractéristiques, l’éducation et la socialisation forgent le caractère d’un animal de compagnie. 
 
Le modeste gabarit du teckel ne le rend pas peureux ou fragile. Ces chiens, plutôt énergiques et curieux, demandent une compréhension bienveillante de leur véritable nature. La stimulation mentale, par exemple avec de nouveaux apprentissages ou des jouets d’occupation (pipolino, tapis de fouille, etc.), les longues balades en forêt ou des séances de pistage lui apportent bien plus qu’un joli coussin… qu’il retrouvera avec plaisir une fois bien dépensé. 

Apparence

Entretien

L’entretien d’un teckel varie en fonction de son type de pelage.

• Teckel à poil ras : le plus facile à entretenir, avec seulement un brossage hebdomadaire. Moins protégée, sa peau est toutefois plus fragile et il se montre plus sensible au froid.

• Teckel à poil long : sa fourrure soyeuse a plus tendance à s’emmêler, notamment derrière les oreilles, sous le ventre et sur la queue. Un brossage 3 ou 4 fois par semaine, à l’aide d’une brosse douce, permet d’éviter les nœuds. 

• Teckel à poil dur : son pelage rêche et doté d'un sous-poil dense exige d’être brossé chaque semaine avec une carde démêlante ou un peigne à dents métalliques. Tous les 3 à 4 mois, une épilation dans un salon de toilettage s’avère nécessaire pour retirer ses poils morts en conservant la texture de son pelage. La tonte est, au contraire, à éviter.

Quels que soient son type ou sa variété, le teckel demande une attention particulière pour l’hygiène de ses grandes oreilles pendantes. Les corps étrangers et la macération de liquides organiques pouvant entraîner des infections ou des otites, il est donc bon de les inspecter régulièrement pour éviter tout problème.

Maladies

Les teckels sont sujets à divers problèmes de santé plus ou moins graves.

• Maladie du disque intervertébral (IVDD). Des calcifications (dépôts de calcium) se développent dans le disque qui sépare les vertèbres. Selon les études, environ 20 à 25 % des teckels auront une hernie discale au cours de leur vie. 
La présence d'une mutation génétique (12‑FGF4) contribue fortement au développement de cette pathologie, confirmée par une étude GWAS en 2011 : plus de 6 disques calcifiés augmentent le risque de hernie.

• Le diabète sucré. Le corps ne produit plus assez d’insuline, hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Le sucre, en trop grande quantité dans le sang, stagne et ne peut plus rentrer dans les cellules. Un diabète se manifeste par une soif, décuple la soif, la faim et la quantité d’urine émise. Il apparaît généralement entre 7 et 9 ans, préférentiellement chez les femelles. 

• Syndrome de dégénérescence rétinienne aiguë (SARDS). C’est une maladie qui entraîne une cécité brutale. Les teckels semblent plus concernés que d’autres races par cette maladie.

• Anémies liées à un problème du système immunitaire. Le corps attaque lui-même les globules rouges entraînant une anémie (manque de globules rouges). 

• La maladie de Cushing (maladie des glandes surrénales) est également plus fréquente chez la race, avec un âge moyen d’apparition autour de 10 ans

Anecdote

Pablo Picasso était un grand amoureux des animaux. Il a eu un teckel nommé Lump qui signifie « petite chose » ou « boule » en allemand. Ce petit chien a débarqué un jour chez Picasso et n’est jamais reparti. Le peintre a intégré Lump dans certaines de ses œuvres, notamment dans une série inspirée de « Les Ménines » de Vélasquez, où Lump apparaît à la place du grand chien espagnol d’origine.