Histoire

Le border collie est l’un des plus anciens chiens de berger au monde, un véritable symbole de cette fonction. Il tient son nom à la fois des Scottish Borders, une région du sud de l’Écosse, et de « collie », qui désigne les chiens de berger écossais. 
 
Issu de croisements entre différentes races de chiens de berger, comme le bobtail et le bearded collie, et de chiens de chasse, tels que le pointer et les setters, le border collie réunit toutes les qualités pour la conduite des troupeaux de moutons et de chèvres. C’est, d’ailleurs, le chien de travail le plus utilisé dans le monde pour accomplir cette mission. 
 
Les bergers britanniques ont choisi avec le plus grand soin leurs reproducteurs pour leurs capacités exceptionnelles. Cette sélection purement utilitaire, sans critères esthétiques, fait du border collie un cas unique dans l’univers canin. Intelligent, agile et endurant, il a une manière bien à lui de travailler, avec sa posture basse et son regard fixé sur le bétail pour le rabattre. Il dégage une forme d’autorité innée, capable de diriger son troupeau même à distance. 
 
Les premiers borders collies arrivent en France dans les années 1970. Très vite, des passionnés se rendent compte de son potentiel. Ils fondent l’Association Française du border collie, dont le rôle est de préserver les qualités naturelles de la race, reconnue par la FCI (Fédération Cynologique Internationale) en 1977. 
 
Il existe aujourd’hui deux variétés de border collie. La première présente un poil mi-long, avec une fourrure très fournie au niveau du cou et de l’arrière-train. La seconde a le poil un peu plus court. 
 
Ce chien de berger rencontre le succès dans de nombreux pays, aussi bien auprès des professionnels connaisseurs de la race que des particuliers ou des familles attirés par sa réputation de « chien parfait » aux facultés d’apprentissage hors normes. 
 
Il faut cependant prendre en compte sa nature qui le pousse à réaliser coûte que coûte ce pour quoi il a été sélectionné : encercler, rabattre ou rassembler des bêtes. En l’absence de celles-ci, sans stimulation mentale et dépense physique suffisantes, il risque de reporter ses comportements de chien de troupeaux sur d’autres êtres vivants en mouvement (joggeurs, cyclistes, enfants, etc.). 

Caractère

De nombreuses études, dont le C-BARQ (Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire), portent sur les tendances comportementales du border collie, un chien souvent décrit comme la race la plus intelligente.

• Attachement marqué aux référents humains. Il est souvent décrit comme un chien « collant », très attentif à son humain, voire fusionnel. Il recherche la coopération, l'interaction constante et les consignes. Il est sensible aux signaux sociaux, et perçoit très finement les gestes, expressions et intentions humaines.

• Très grande intelligence. Il est capable de reconnaître des mots et de faire des liens entre eux, comme associer plusieurs objets à une même consigne ou comprendre qu’un nouveau mot peut désigner un objet inconnu. Un peu comme un enfant qui apprend le langage.

• Réceptif aux apprentissages. La grande majorité des borders collies se montrent très coopérants durant leur éducation, dès leur plus jeune âge. Ce comportement continue fréquemment à l’âge adulte, facilitant les apprentissages (trainability) et la réalisation des tâches de travail. (Appl Anim Behav Sci. 2016 juil.).
Le C‑BARQ place le border collie en 3e position sur 124 races, avec un score moyen de 97,3 % en « trainability ». Ces chiffres montrent que la plupart de ces chiens de berger ont une forte motivation pour apprendre et un potentiel d’obéissance hors pair.

• Attentif à l’humain. Le border collie est décrit comme un chien particulièrement attentif aux comportements de ses propriétaires, leurs gestes comme leurs consignes. De plus, même s’il performe dans certaines situations, par exemple au V-Tour (test de représentation dans l’espace, notamment), il peut avoir tendance à regarder un humain en cas de difficulté, puis suivre ses indications corporelles. Les résultats de ces tests témoignent d’une importante capacité de coopération avec les humains.

• Comportement de chien de troupeau. Le puissant instinct de chien de berger est mis en avant chez le border collie par les données du C‑BARQ. La plupart des chiens de cette race manifestent un fort « chasing » (comportement de poursuite), ce qui correspond à une qualité recherchée chez les chiens de troupeau.

• Besoin élevé de stimulation mentale. Le border collie s’ennuie vite s’il n’est pas stimulé intellectuellement. Il peut alors développer des comportements répétitifs (mouvements répétitifs, poursuite d’ombres, aboiements, automutilation).

• Peu d’agressivité. Selon une étude menée par Duffy et al. (2008) sur 163 borders collies, 8 % ont montré de l’agressivité envers des étrangers et 13,5 % envers d’autres chiens. Ce profil, avec un faible potentiel agressif, est comparable à celui d’autres races de travail, par exemple, le tervueren et le malinois.

• Impulsivité inférieure à la moyenne des autres races. Les borders collies issus de lignées de travail ne sont en général pas impulsifs. Ce comportement serait le reflet de leur sélection pour des tâches actives et effectuées en autonomie, comme la conduite de troupeaux qui nécessite de réfléchir avant d’agir (Ruiz Fadel et al. 2016, Nature).

Apparence

Entretien

Chien de troupeaux oblige, le border collie a besoin de faire de grandes balades. Il peut rapporter de ses aventures en plein air des saletés (brindilles, épillets, matières organiques) ou des parasites (puces, tiques). Une inspection régulière de son pelage et entre ses coussinets permet de les retirer et de préserver sa santé. 
 
La variété à poil mi-long nécessite un brossage 3 fois par semaine, en insistant sur la zone autour du cou, l‘arrière-train et derrière les oreilles, là où se forment plus facilement les nœuds et les bourres. Pour la variété à poil plus court, 1 fois par semaine suffit. 
 
Le nettoyage des yeux et des oreilles se fait au besoin, avec des compresses tissées et du sérum physiologique ou des lotions adaptées. 

Maladies

Le border collie est un chien rustique, habitué à la vie en extérieur et rarement malade.

• Le border collie collapse (BCC) ou « effondrement ». Il s’agit d’un trouble nerveux déclenché par un effort physique trop intense qui concerne particulièrement cette race. Il provoque un fort malaise avec un trouble de l’équilibre et une faiblesse musculaire allant jusqu’à faire tomber le chien à terre (à ne pas confondre avec l’épilepsie ou un coup de chaleur).

• L’épilepsie idiopathique. D’origine héréditaire, cette atteinte du système nerveux central se traduit par des crises convulsives. Durant ces épisodes, le chien fait des mouvements qu’il ne contrôle pas, peut perdre conscience, être incontinent et saliver de façon excessive.

• L’atrophie progressive de la rétine. C’est une maladie héréditaire fréquente dans la race, entraînant une perte progressive de la vision, puis une cécité totale.

• L’anomalie de l’œil du colley (Collie Eye Anomaly – CEA). C’est une maladie congénitale due à la mutation du gène NHEJ1, qui entraîne des malformations de la rétine et de la choroïde (la membrane de l'œil située entre la sclérotique et la rétine). Elle peut rendre le chien aveugle.

• L’ostéochondrite disséquante (OCD) est une maladie de croissance qui affecte les articulations (très souvent l’épaule). Elle entraîne des douleurs et une boiterie chez les jeunes borders très actifs. Le traitement est généralement chirurgical.

• La toxicité médicamenteuse liée au gène MDR1 (ABCB1). Il s’agit d’une hypersensibilité à des molécules chimiques (les ivermectines) que l’on trouve dans certains médicaments, dont des antiparasitaires. Elle est due au déficit d’une protéine (la glycoprotéine P) et provoque des troubles du système nerveux central, des troubles locomoteurs jusqu’à la paralysie, une prostration (voire un coma), des tremblements, la perte temporaire de la vision et des troubles digestifs.
Il est impératif de demander conseil auprès d’un vétérinaire avant l’administration d’antiparasitaires ou de quelconques médicaments.

• La lipofuscinose céroïde neuronale (NCL). C'est une maladie génétique grave du système nerveux. Elle est spécifique du border collie et entraîne des troubles moteurs, visuels et cognitifs. Les reproducteurs doivent impérativement être testés (test ADN disponible). 

Anecdote

Messi, une star à quatre pattes du cinéma français, a reçu la Palm Dog 2023 au Festival de Cannes pour le film Anatomie d’une chute, où il joue Snoop, le fidèle border collie d’un adolescent. 

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Berger australien