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Landseer

Sous sa grande silhouette bicolore se cache une race de chiens au passé étonnant. Le landseer tire son nom d’un peintre qui l’adorait et l’a même immortalisé dans ses tableaux bien avant qu’il ne devienne une race à part entière ! Blanc éclaboussé de noir, ce chien à l’allure de doux géant et descendant des chiens de Terre-Neuve a gardé de son histoire une carrure solide et un amour certain pour l’eau (ou au moins pour mouiller les pattes !). Cette race reste encore méconnue en France, mais est bien ancrée dans le cœur des passionnés de grands chiens.

Pays d'origine

Allemagne, Suisse, Pays-Bas.

Gabarit

Petit

Moyen

Grand

Géant

Espérance de vie

En moyenne, un Landseer a une espérance de vie de 9 à 12ans.

Prix d'achat moyen

Se trouve entre 1500€ et 2000€.

Trouver le vôtre
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Caractéristiques principales

Sportif

peu

beaucoup

Calme

peu

beaucoup

Chasseur

peu

beaucoup

Histoire

Originaire de l’île canadienne de Terre-Neuve, le chien ancestral qui donnera le landseer était d’abord un chien de travail auprès des pêcheurs. Pourquoi ? Car, ces chiens avaient de nombreuses qualités : robustes, à l’aise dans l’eau, dotés de pattes palmées. Ils représentaient des alliés exceptionnels au quotidien pour remorquer les filets, récupérer les poissons ou les objets tombés à l’eau ou même transporter des charges lourdes. Grâce à leur double pelage isolant et imperméable, ils pouvaient nager longtemps sans se refroidir malgré l’eau glaciale de l’Atlantique. En bref, une morphologie parfaitement adaptée pour le travail en mer !

 

Au XIXᵉ siècle, les chiens de Terre-Neuve (“Newfoundland dogs”) blancs et noirs arrivent en Europe. Ils ne sont alors qu’une variété de couleur du terre-neuve, mais cette apparence deviendra le point de départ de la race landseer telle qu’on la connaît aujourd’hui. Plusieurs artistes illustrent ces chiens, le plus célèbre d’entre eux étant Edwin Henry Landseer, d’où le nom “landseer” finit par s’imposer pour désigner le type bicolore.  

Avec le temps, le pelage noir uniforme devient majoritaire parmi les Newfoundland, et le type bicolore décline. 

 

Dès le début du XXᵉ siècle, certains cynologues d’Allemagne, de Suisse et des Pays-Bas décident de redonner vie au “Newfoundland blanc-noir”, mais en l’affinant. Ils sélectionnent alors des chiens plus grands, plus élancés ce qui deviendra le Landseer “European Continental Type” (ECT).  

 

En 1960, la Fédération Cynologique Internationale reconnaît officiellement le landseer comme race distincte. Depuis, le landseer vit en Europe et suscite l’intérêt des amateurs de grands chiens d’eau, tant pour ses capacités physiques héritées que pour son allure singulière.  

 

Certains récits, souvent rapportés par les passionnés de la race, évoquent par exemple des croisements anciens avec des chiens de montagne européens ou encore une quasi-disparition du landseer après les Guerres mondiales. Ces histoires existent, mais il n’y a pas d’étude historique ou génétique publiée qui les confirme formellement. Elles sont donc plutôt présentées comme des traditions ou hypothèses, et non comme des faits établis.

 

Caractère landseer

Le landseer n’a pas un “caractère universel”, chaque individu reste unique. Cependant, mais, on peut identifier plusieurs tendances : 

·      Grand chien généralement calme, peu agressif
Les données issues de questionnaires scientifiques sur le comportement canin (C-BARQ) montrent que les grandes races proches du terre-neuve ont en général peu d’agressivité envers les humains et un tempérament plutôt stable. Comme le landseer partage les mêmes origines, il est souvent perçu comme un “gentil géant” : calme, coopératif et rarement réactif sans raison… à condition d’avoir été bien élevé et bien socialisé dès son jeune âge. (Duffy, Hsu & Serpell, Breed differences in canine aggression, 2008)

·      Très attaché à sa famille, la solitude peut-être très difficile
Les chiens très proches de leurs humains peuvent ressentir du stress lorsqu’ils sont laissés seuls trop longtemps. C’est souvent le cas des chiens de travail au lien social fort : ils aiment participer à la vie du foyer. Un landseer supporte mieux une vie de famille présente qu’une vie de chien “de jardin” isolé. (Hsu & Serpell, C-BARQ Development & Validation, 2003)

·      Bon potentiel d’apprentissage, mais maturation lente
Comme de nombreux chiens de travail, le landseer apprend bien et aime collaborer avec l’humain. En revanche, sa croissance physique et cognitive est longue : patience et cohérence sont indispensables pour en faire un adulte bien concentré. (Hsu & Serpell, 2003 ; MacLean et al., « Highly heritable and functionally relevant breed differences in dog behavior », 2019)

·      Profil de chien d’eau : motivation pour l’eau et le travail physique, sans être hyperactif
Ses ancêtres travaillaient dans l’eau : nager, tirer, transporter… Cela explique qu’il garde souvent le goût du mouvement, tout en restant posé au quotidien si ses besoins physiques et mentaux sont satisfaits. (Gnanadesikan et al., Heritability of cognitive traits, 2020)

·      Plutôt sociable avec ses congénères, mais un gabarit qui impose une éducation
Les études à grande échelle sur les différences de race montrent que de nombreux grands chiens de compagnie / travail (terre-neuve, dogue allemand, etc.) démontrent peu d’agression dirigée vers leurs congénères et les humains, surtout quand ils sont bien socialisés. Les sources spécialisées décrivant le landseer parlent d’un chien doux, souvent patient avec les enfants et plutôt pacifique avec les autres chiens, ce qui est cohérent avec ces données. Cependant, à 60 kg, une bousculade amicale peut vite devenir impressionnante, d’où l’importance d’une éducation précoce ! (Wilson et al., « Prevailing Clusters of Canine Behavioural Traits », 2018 ; DinoAnimals, « Landseer dog – a loyal companion » ; Hundeo, « Landseer ») 

·      Sensible aux méthodes coercitives, à privilégier en éducation positive
Les recherches démontrent que les méthodes coercitives (crier, collier étrangleur…) augmentent les risques d’anxiété et de comportements indésirables. Chez un chien sensible comme le landseer, le renforcement positif donne de bien meilleurs résultats (bien-être, coopération). (Ziv, « The effects of using aversive training methods in dogs - A review », 2017 ; Hall et al., « Working Dog Training for the Twenty-First Century », 2021 ; de Castro et al., « Does training method matter? », 2020) 

·      Capacités sociales et émotionnelles compatibles avec des rôles de chien de sauvetage ou de médiation, si l’individu s’y prête
Les races affichant peu de peur et une bonne sociabilité réussissent bien en médiation animale ou en sauvetage. Certains landseer excellent dans ces activités, mais cela dépend de chaque chien, pas seulement de la race.  (Sakurama et al., « Selection of Appropriate Dogs to Be Therapy Dogs Using C-BARQ », 2023 ; Landseer chien, Wikipédia ; Naturavetal, « Water rescue dogs »)
 

·      De fortes variations individuelles : la race n’explique qu’une partie du comportement
Les études génétiques modernes rappellent que la race ne prédit qu’une partie du comportement : l’éducation, l’environnement et la santé comptent énormément. Un landseer peut être très calme… ou plus énergique, selon son histoire. (Morrill et al., Dog genomics challenges breed stereotypes, Science, 2022, MacLean et al., 2019) 

Apparence landseer

Type de pelage

Poil long, dense, avec sous-poil. Un poil plus court sur la tête.

Couleur du pelage

Blanc avec de grandes taches noires bien dessinées. Tête principalement noire avec une bande blanche qui passe au milieu du museau.

Couleur des yeux

Brun (foncé).

Entretien landseer

Avec son poil long, dense et imperméable, le landseer a une belle fourrure fonctionnelle, pensée pour l’eau et le froid. Résultat : son entretien est plutôt simple à condition d’être régulier :



  • Brossage régulier obligatoire
    2 à 3 fois par semaine en temps normal, et tous les jours en périodes de mue (printemps/automne) pour éviter les nœuds, l’accumulation de poils morts et pour garder une peau saine.

  • Attention au sous-poil
    Il est important de brosser en profondeur, et non pas seulement le poil de surface. Le sous-poil est compact et retient l’humidité, il y a donc un risque d’irritations et de mauvaises odeurs.

  • Toilettage professionnel occasionnel
    Une visite ponctuelle pour un démêlage complet ou un entretien du sous-poil peut être utile, mais pas de tonte : cela détruit la protection thermique naturelle du poil.

  • Bain : pas trop souvent
    Son poil se nettoie bien tout seul. On réserve les bains aux vraies saletés, avec un shampoing adapté aux chiens, pour ne pas altérer l’imperméabilité du pelage.

  • Soin des oreilles
    Comme beaucoup de chiens d’eau, il peut accumuler de l’humidité : un nettoyage doux et régulier peut être utile pour éviter les otites.

  • Coupe des griffes, si besoin
    Les griffes s’usent souvent naturellement avec son poids, mais il est préférable de vérifier régulièrement (surtout les ergots) pour éviter blessures et accrochages.

  • Hygiène dentaire
    Un brossage des dents, des jeux de mastication ou des friandises adaptées prévienne l’accumulation de tartre et l’apparition d’une mauvaise haleine, fréquents chez les grands chiens.

  • Surveillance des coussinets et zones sensibles
    Les poils entre les doigts et sur le ventre doivent être surveillés, en particulier lorsque le sol est humide, afin d’éviter les irritations ou les infections par macération.

Maladies landseer

Le landseer est globalement considéré comme une race ayant une santé correcte mais, comme pour tous les grands chiens, certains risques méritent une attention particulière :

·      La dysplasie de la hanche (et parfois du coude). Chez les très grands chiens (comme le landseer), l’articulation de la hanche peut mal se former, ce qui crée boiterie, douleurs, arthrose et gêne à la mobilité à l’âge adulte. Un dépistage radiographique est recommandé, et l’alimentation et l’exercice doivent être adaptés pour limiter les risques.  

·      Les problèmes articulaires (ligament croisé / genou). Une étude génétique chez des chiens “Newfoundland” montre que la maladie du ligament croisé cranial — qui provoque une boiterie souvent soudaine — peut être liée à des prédispositions héréditaires. Cela signifie qu’un landseer a un risque non négligeable, notamment s’il est trop sportif ou si sa croissance est mal gérée.

·      Le risque de dilatation-torsion de l’estomac (“ballonnement / retournement gastrique”). Comme beaucoup de grands chiens à poitrine profonde, le landseer peut présenter un risque de torsion gastrique : l’estomac se remplit de gaz, “se tord”, ce qui est une urgence vétérinaire grave. Une vigilance sur les repas (quantité, fréquence) et l’effort juste après repas est essentielle. 

·      La dystrophie musculaire. Cette pathologie rare, mais grave, est due à une mutation du gène COL6A1. Elle provoque une faiblesse musculaire sévère dès les premiers mois de vie : les chiots ont du mal à se lever, à marcher et perdent progressivement leur masse musculaire, ce qui entraîne souvent une évolution très grave et un pronostic sombre. Un test ADN existe, et il est fortement recommandé si l’on adopte un chiot ou que l’on envisage la reproduction.

·      Le risque accru de cancers osseux ou tumeurs. Chez les grandes races, comme le landseer, certains cancers, notamment osseux, sont plus fréquents que chez les petits chiens. Une boiterie inhabituelle, une masse ou un gonflement doivent toujours alerter, même si ce n’est pas la norme.

Anecdote landseer

En 1838, Edwin Henry Landseer peint A Distinguished Member of the Humane Society, un chien noir et blanc au regard doux, connu pour avoir sauvé plusieurs personnes de la noyade à Londres. Le tableau rencontre un immense succès : le public découvre alors un “gentil géant” courageux, prêt à risquer sa vie pour les humains. Cette œuvre révèle au public européen l’extraordinaire dévouement de ces chiens d’eau. Leur apparence devient si iconique qu’elle finira par porter le nom de l’artiste : landseer.

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