Lévrier italien

Histoire

Le lévrier italien est l’une des plus anciennes races de chiens de type lévrier encore existantes aujourd’hui. Ses origines remontent à plus de 2 000 ans, avec des représentations très proches retrouvées dans l’Antiquité, notamment sur des fresques, des mosaïques et des statues de l’Égypte ancienne et de la Grèce. À cette époque, ce petit chien fin et rapide était apprécié autant pour sa compagnie que pour sa capacité à chasser de petits gibiers grâce à sa vue exceptionnelle.

Mais c’est surtout en Italie, durant la Renaissance, que la race prend son véritable essor. Le lévrier italien devient alors un symbole de raffinement et de prestige dans les cours aristocratiques. On le retrouve auprès de nombreuses figures historiques, souvent peint aux côtés de nobles, de princesses et même de rois. Contrairement aux grands lévriers utilisés pour la chasse intensive, lui évolue surtout dans des environnements intérieurs, apprécié pour sa proximité avec l’humain et sa présence discrète.

Au fil des siècles, la sélection a orienté la race vers un format de plus en plus léger et élégant, tout en conservant les caractéristiques typiques des lévriers : une ossature fine, un corps musclé et une aptitude naturelle à la vitesse. Cette évolution s’est faite progressivement, bien avant l’apparition des standards modernes, grâce à une sélection attentive basée sur l’observation des aptitudes physiques.

Au XXᵉ siècle, après une période de fragilisation des effectifs liée aux guerres, des éleveurs européens ont travaillé à stabiliser la race, en se basant sur des critères morphologiques et sanitaires plus rigoureux. 

Reconnu depuis 1956 par la fédération cynologique internationale, reste le lévrier italien est un chien apprécié dans le monde entier comme chien de compagnie.

Caractère lévrier italien

Voici les tendances comportementales souvent retrouvées chez le lévrier italien :

• Forte motivation de poursuite visuelle (instinct de prédation orienté vers le mouvement)
  Le lévrier italien présente une tendance marquée à poursuivre les objets ou les animaux en mouvement rapide (chat, lapin, trottinette, joggeur, etc.). Cette tendance est liée à la sélection des lévriers pour la chasse à vue. Ces chiens obtiennent des scores plus élevés de “comportement de chasse/poursuite” que chez les autres types de chiens. (Mukhambetova, Exploring behavioural differences between sighthound and non-sighthound breeds, thèse vétérinaire, Univ. de Padoue, 2024 ; Normando et al., Satisfaction, behavior and health problems in whippets, J. Vet. Behav., 2023)
  
  
  
• Attachement social élevé et sensibilité à la séparation
  Cette race fait partie des petits chiens statistiquement plus enclins à développer des comportements liés au stress de séparation, comme la vocalisation ou l’agitation lorsque le chien est isolé de son propriétaire. (McGreevy et al., Dog Behavior Co-Varies with Height, Bodyweight and Skull Shape, PLoS ONE, 2013 ; Salonen et al., Prevalence, comorbidity and breed differences in canine anxiety, Sci. Rep., 2020) 
  
  
  
• Plus anxieux et craintif que le whippet (dans les données disponibles)
   Les lévriers italiens sont décrits en moyenne, comme présentant davantage de comportements d’évitement (recul, figement, fuite) et de vigilance face aux situations nouvelles (comparé au whippet). Il analyse beaucoup son environnement, surveille les mouvements et a tendance à anticiper les stimulations. Mais, lorsque ces stratégies d’évitement ne sont pas possibles, certains individus peuvent exprimer un inconfort par des réactions défensives brèves, comme des grognements ou des claquements de dents. (Normando et al., Satisfaction, behavior and health problems in whippets, J. Vet. Behav., 2023)  
  
  
  
• Sensibilité physique et émotionnelle très marquée
  Cette race montre une sensibilité plus marquée aux manipulations (soins, contraintes physiques, etc.) aux bruits et aux changements d’environnement. Une tendance observée de façon générale chez les chiens de petit format. (McGreevy et al., Dog Behavior Co-Varies with Height, Bodyweight and Skull Shape, PLoS ONE, 2013 ; Salonen et al., Prevalence, comorbidity and breed differences in canine anxiety, Sci. Rep., 2020)
  
  
  
• Excitabilité globale plutôt modérée, mais “pics” d’énergie
  Les lévriers, dont le lévrier italien, sont statistiquement moins enclins à l’hyperactivité chronique (= chien tout le temps excité) que beaucoup d’autres groupes de chiens. Ils présentent, en revanche, des phases ponctuelles de forte intensité liées au jeu ou à la poursuite. (Mukhambetova, Exploring behavioural differences between sighthound and non-sighthound breeds, thèse vétérinaire, 2024) 
  
  
  
• Bonne capacité d’apprentissage, mais dépendante de la motivation
  Le lévrier italien peut vite apprendre, mais sa coopération est fortement liée à la qualité de la relation qu’il entretient avec son humain et au renforcement positif (éducation positive). (Turcsán et al., Trainability and boldness traits differ between dog breed clusters, Appl. Anim. Behav. Sci., 2011 ; Serpell & Hsu, Effects of breed, sex, and neuter status on trainability in dogs, Anthrozoös, 2005)  
  
  
  
• Faible agressivité de base, avec de possibles réactions défensives en cas de peur
  Les travaux sur l’agressivité par race montrent que les lévriers, en tant que groupe, ne figurent pas parmi les races les plus agressives envers l’humain ou leurs congénères. Cependant, chez les petites races, on observe plus souvent des réactions défensives si l’animal a mal été socialisé ou forcé. Le lévrier italien combine ces deux aspects : il est peu agressif de base, mais, par peur ou dans des situations stressantes, il peut présenter des comportements défensifs, tels que grognements ou claquements de dents. (Duffy et al., Breed differences in canine aggression, Appl. Anim. Behav. Sci., 2008 ; Mehrkam & Wynne, Behavioral differences among breeds of domestic dogs, Appl. Anim. Behav. Sci., 2014)
  
  
  
• Lévrier, donc très orienté sur l’environnement visuel
  Le lévrier italien analyse prioritairement son environnement par la vue, avec une grande sensibilité aux mouvements périphériques, ce qui explique sa distraction fréquente en extérieur et la difficulté du rappel en présence de stimulations visuelles. Cela provient de ses origines. Ces chiens ont été sélectionnés pour repérer et suivre des proies à vue : ils scannent plus volontiers l’horizon, réagissent au moindre mouvement et peuvent rentrer facilement dans un “tunnel de poursuite” où le rappel devient difficile. Ce biais visuel est un élément clé à prendre en compte dans la gestion en extérieur du lévrier italien. (Mukhambetova, Exploring behavioural differences between sighthound and non-sighthound breeds, 2024 ; Tonoike et al., Comparison of owner-reported behavioral characteristics among genetically clustered breeds of dog, Sci. Rep., 2015)

Apparence lévrier italien

Entretien lévrier italien

Grâce à son poil très court, le lévrier italien fait partie des races faciles à entretenir au quotidien. Cependant, certaines particularités liées à sa peau fine et à son gabarit délicat méritent une attention spécifique.

Conseils d’entretien :

• Brossage : 1 fois par semaine avec une brosse douce ou un gant en caoutchouc pour retirer les poils morts et stimuler la peau.
  
  
• Perte de poils : faible à modérée, mais continue toute l’année (poils courts qui se logent facilement dans les textiles).
  
  
• Coupe des griffes : à vérifier toutes les 2 à 3 semaines, car elles s’usent peu naturellement chez les chiens vivant en intérieur.
  
  
• Oreilles : nettoyage léger régulier, car l’oreille fine est peu protégée contre agressions extérieures.
  
  
• Dents : surveillance importante, car le lévrier italien est sujet au tartre, un brossage dentaire régulier est recommandé.
  
  

Particularités de la race :

• Sa peau est très fine et donc plus sensible aux frottements, au froid et aux blessures superficielles.
  
  
• Son pelage ras ne lui permet pas de bien supporter le froid. Un manteau est donc recommandé en hiver.
  
  
• Son ossature est fine. Attention aux chutes et aux jeux trop brusques, surtout chez le chiot.

Maladies lévrier italien

Les principales maladies auxquelles la race lévrier italien est prédisposée sont :

• Des problèmes dentaires / maladie des gencives (parodontite). La petite mâchoire et la densité dentaire importante du lévrier italien favorisent l’encombrement, le tartre et les gingivites. Sans brossage régulier et détartrages, il existe un risque d’infections douloureuses et d’extractions multiples, avec un impact possible sur le cœur, les reins ou le foie.
  
  
  
• Une fragilité osseuse / risques de fractures. En raison de son ossature fine et légère, le lévrier italien, surtout en période de croissance, peut être plus exposé aux fractures ou aux blessures osseuses. Il est préférable donc d’éviter les sauts brusques ou les surfaces glissantes. Ce n’est pas un “chien en porcelaine”, mais il nécessite un environnement sécurisé et des manipulations prudentes pour limiter les accidents.  
  
  
  
• La luxation de la rotule (boiterie liée à la rotule qui se déplace). La rotule peut sortir de son logement normal, provoquant des boiteries intermittentes, ou des petites foulées à 3 pattes, puis un “coup de patte” pour la remettre en place. Alors que les formes légères se gèrent médicalement, les plus sévères peuvent nécessiter une chirurgie correctrice.
  
  
  
• Des maladies oculaires héréditaires (dont atrophie rétinienne progressive PRA-IG1)
  Le lévrier italien est concerné par des affections oculaires héréditaires, dont l’atrophie progressive de la rétine (dégénérescence progressive de la rétine menant à la cécité), le glaucome, la dégénérescence du vitré. Le dépistage génétique et l’examen ophtalmologique réguliers sont essentiels, surtout en reproduction, car certaines mutations augmentent fortement le risque de cécité à l’âge adulte. 
  
  
  
• Des maladies auto-immunes. Des travaux de génétique et d’épidémiologie ont mis en évidence, chez le lévrier italien, un ensemble de maladies auto-immunes (atteintes endocriniennes, cutanées, hématologiques, etc.). Ces pathologie sont probablement moins fréquentes que les problèmes dentaires ou orthopédiques, mais elles restent importantes à connaître, car potentiellement graves et liées au fond génétique de la race. (Pedersen et al., Vet. Immunol. Immunopathol. ; Pedersen et al., Canine Genetics & Epidemiology ; OMIA, UC Davis)

Anecdote lévrier italien

De nombreuses personnalités hollywoodienne ont choisi de partager leur vie avec… un lévrier italien ! On retrouve ainsi Kylie Jenner qui a eu un chien nommé Norman, Jenna Marbles un chien appelé Kermit, Sigourney Weaver un lévrier nommé Bacci. Bref, les lévriers italiens ont conquis le cœur de nombreux humains, et ce, jusqu’à Hollywood !

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