Akita américain
Dans un paysage canin où certaines races se ressemblent, l’akita américain détonne. On le croise peu, on se pose plein de questions… et c’est exactement ce qui le rend si intéressant ! Entre héritage ancestral des spitz japonais et développement moderne, il représente le fruit d’un parcours unique dans le monde canin. Une identité forgée par deux cultures, qui contribue aujourd’hui à son aura rare et si remarquable.
Pays d'origine
Japon
Gabarit
Petit
Moyen
Grand
Géant
Espérance de vie
En moyenne, un Akita américain a une espérance de vie de 11 à 12ans.
Prix d'achat moyen
Se trouve entre 1400€ et 2200€.
Sommaire
Caractéristiques principales
Sportif
peu
beaucoup
Calme
peu
beaucoup
Chasseur
peu
beaucoup
Histoire
L’akita américain est un chien dont l’histoire ressemble à un voyage entre traditions japonaises et influences modernes. Tout commence au Japon, dans la préfecture d’Akita, au nord du pays. Là-bas, depuis des siècles, vivaient des chiens de type spitz, c’est-à-dire des chiens robustes, adaptés au froid, avec une queue enroulée sur le dos et un pelage épais. Ces chiens ont longtemps été utilisés pour la chasse aux grands animaux (ours, sanglier), la garde et l’assistance aux humains dans la vie quotidienne.
Leur silhouette trapue et leur pelage dense étaient parfaitement adaptés à ces missions. À partir de la fin du XIXᵉ siècle, le Japon s’ouvre davantage au monde et les croisements entre chiens japonais et grandes races européennes (comme le mastiff ou le berger allemand) deviennent fréquents.
L’objectif de l’époque : créer des chiens plus puissants pour des combats. Une activité heureusement interdite ensuite, mais qui a laissé des traces dans l’évolution de la race.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la situation devient critique : les chiens sont réquisitionnés pour leur fourrure afin de fabriquer des vêtements militaires. Beaucoup d’akita disparaissent alors. Après la guerre, des soldats américains stationnés au Japon tombent sous le charme de ces chiens imposants et en ramènent aux États-Unis. Leur sélection va alors prendre une direction différente de celle suivie au Japon.
Résultat : au Japon, on travaille à retrouver le type originel (ce qui donnera l’akita inu), plus élancé et proche du spitz traditionnel.
Aux États-Unis, on poursuit la sélection de chiens plus massifs, à la tête large et au corps puissant : c’est ainsi qu’est né l’akita américain, officiellement reconnu comme race distincte dans les années 1990 par les organismes cynologiques internationaux.
Aujourd’hui, l’akita américain reste une race relativement rare, tant aux États-Unis qu’en France. On le trouve surtout chez des passionnés attirés par son histoire et son allure singulière, loin des effets de mode. Une présence discrète dans nos villes… qui contribue aussi à son charme.
Caractère akita américain
Les tendances comportementales souvent observées chez l’akita américain sont :
· Probabilité plus élevée d’agressivité dirigée vers les autres chiens. Dans une étude du C-BARQ (Questionnaire d’évaluation et de recherche sur le comportement canin), les akitas font partie des races avec les scores les plus élevés d’agressivité envers leurs congénères. Une enquête polonaise portant sur 5 « races anciennes » retrouve 59 % d’akitas présentant de l’agressivité envers d’autres chiens/animaux, ce qui souligne l’importance d’une socialisation très soignée. (Duffy et al., 2008, « Breed differences in canine aggression » ; Wójcik & Powierża, 2021, « The Influence of Breed, Sex, Origin and Housing Conditions on Undesirable Behaviors in Ancient Dog Breeds »).
· Agressivité humaine surtout contextuelle et territoriale. Dans une étude, plus de 70 % des épisodes d’agressivité dirigée vers l’humain chez l’akita surviennent vis-à-vis d’un visiteur sur son territoire (maison, jardin, etc.), ce qui correspond à un profil de défense plutôt que d’attaque « gratuite ». (Wójcik & Powierża, 2021, « The Influence of Breed, Sex, Origin and Housing Conditions on Undesirable Behaviors in Ancient Dog Breeds »).
· Moins d’anxiété de séparation que la moyenne, mais un attachement sélectif. Dans la même enquête polonaise, moins de 10 % des akitas sont rapportés comme présentant de l’anxiété de séparation, soit le taux le plus bas des 5 races étudiées. Ces résultats suggèrent que l’akita peut, en moyenne, mieux tolérer la solitude que d’autres races, à condition d’avoir suffisamment d’activités adaptées à ses besoins. Cela ne signifie pas forcément un chien très “collant” ou toujours en demande d’attention. (Wójcik & Powierża, 2021, « The Influence of Breed, Sex, Origin and Housing Conditions on Undesirable Behaviors in Ancient Dog Breeds »).
· Faible tendance aux vocalisations excessives. La même étude note seulement 17 % d’akitas avec des aboiements jugés excessifs, un score plus bas que les autres races anciennes étudiées. Il s’agit donc plutôt d’un chien discret qui n’aboie pas pour tout et n’importe quoi, mais qu’il faut prendre au sérieux quand il s’exprime ! (Wójcik & Powierża, 2021, « The Influence of Breed, Sex, Origin and Housing Conditions on Undesirable Behaviors in Ancient Dog Breeds »).
· Race “ancienne” : autonome et réfléchie. L’akita fait partie des races dites anciennes, sélectionnées à l’origine pour travailler avec initiative, donc capables de prendre des décisions sans attendre en permanence des consignes humaines. Cela peut donner un chien moins « exécutant » qu’une race sélectionnée pour obéir en toutes circonstances, mais parfaitement capable d’apprendre et de coopérer si ses besoins d’activité et de stimulation mentale sont respectés. (Wójcik & Powierża, 2021, « The Influence of Breed, Sex, Origin and Housing Conditions on Undesirable Behaviors in Ancient Dog Breeds »).
· S’épanouit quand le cadre est clair et la socialisation bien construite. Les analyses comportementales C-BARQ menées sur plusieurs dizaines de milliers de chiens montrent que les akitas tirent particulièrement profit d’un quotidien structuré, d’interactions lisibles et d’une socialisation progressive. Avec ces conditions réunies, ils révèlent un très bon équilibre face à leurs congénères et aux nouveautés du quotidien. (Wilson et al., 2018 ; MacLean et al., 2019).
· Forte variabilité individuelle malgré ces tendances. Les auteurs de l’étude C-BARQ insistent sur le fait que la variance intra-race est importante : on ne peut pas prédire le comportement d’un individu uniquement à partir de sa race, même dans une race avec des moyennes plus élevées d’agressivité, comme l’akita. (Duffy et al., 2008, « Breed differences in canine aggression » ; MacLean et al., 2019, « Highly heritable and functionally relevant breed differences in dog behavior »).
Apparence akita américain
Type de pelage
Deux couches de poils : une couche extérieure droite et un peu rêche (« rugueuse »), qui protège des intempéries, et une couche intérieure plus épaisse et toute douce, qui garde qui assure l’isolation thermique.
Couleur du pelage
Toutes les couleurs sont possibles.
Couleur des yeux
Brun foncé.
Entretien akita américain
Avec son pelage dense et son gabarit imposant, l’akita américain demande un entretien régulier, sans être complexe pour autant. Quelques habitudes suffisent à conserver son poil en bonne santé et son confort au quotidien :
- Brossage régulier : au moins 1 à 2 fois par semaine, et tous les jours en période de mue (généralement 2 fois par an), car son sous-poil tombe en grande quantité.
- Pas de tonte : son double pelage le protège des variations de température. On évite donc de le raser, sauf indication vétérinaire.
- Griffes à surveiller : surtout si le chien marche sur du gazon ou des sols doux, elles s’usent moins. Une coupe s’impose dès qu’elles claquent au sol.
- Oreilles & yeux : nettoyage doux et régulier pour éviter les irritations, surtout chez les individus sensibles.
- Hygiène dentaire : brossage des dents ou moyens adaptés (jouets ou friandises à mastiquer) plusieurs fois par semaine pour limiter le tartre.
Maladies akita américain
L’akita américain est une race qui peut être sujettes à un certain nombre de maladies :
· La dysplasie de la hanche (et parfois du coude). Chez les grandes races comme l’akita, les articulations peuvent se former de façon imparfaite : la tête du fémur ne s’emboîte pas bien dans la hanche. Cela peut entraîner boiteries, douleurs, raideurs en vieillissant, voire arthrose.
· La sébadénite (inflammation des glandes sébacées / peau). C’est une maladie auto-immune assez fréquente chez l’akita : les glandes produisant le sébum s’altèrent, ce qui entraîne une peau sèche, des démangeaisons, une perte de poils ou un pelage terne. Un bon suivi cutané et des soins adaptés sont essentiels.
· L’hypothyroïdie auto-immune (thyroïdite). Chez certains akitas, le système immunitaire attaque la thyroïde. La glande produit alors moins d’hormones, ce qui peut entraîner prise de poids, fatigue, baisse de tolérance au froid, poil terne ou chute de poils. Le diagnostic se fait par prise de sang, et un traitement hormonal simple permet souvent une très bonne qualité de vie. (O’Neill et al., 2022, « Frequency and breed predispositions for hypothyroidism in dogs » ; MSD Animal Health, « Hypothyroidism in dogs » ; AKC, « Autoimmune thyroiditis in dogs » ; Tierarzt Karlsruhe, « Diseases in the Akita »).
· L’atrophie rétinienne progressive (PRA - cécité progressive).
Il s’agit d’une maladie oculaire héréditaire rare, mais grave, dans laquelle les cellules de la rétine dégénèrent lentement. Le chien voit d’abord moins bien la nuit, puis le champ visuel se réduit jusqu’à une cécité complète dans certains cas. L’akita fait partie des races à risque accru ; des tests génétiques et des contrôles ophtalmologiques permettent un dépistage précoce. (Frégis, « Atrophie rétinienne progressive généralisée » ; PetMD, « Progressive Retinal Atrophy in Dogs » ; Rose Veterinary Hospital, « Akita breed guide » ; Veterinary Vision Center, 2021).
Anecdote akita américain
Célèbre pour avoir fait baver les vampires dans Buffy, la comédienne américaine, Sarah Michelle Gellar a longtemps montré son amour pour les akitas américains. Mais elle est loin d’être la seule star à craquer pour cette race ! Henry Cavill, l’interprète de Superman et The Witcher, partage régulièrement des photos de son akita américain, Kal, son fidèle compagnon même en coulisses. Le rappeur canadien Drake a lui aussi eu un akita américain, nommé Diamond. Une preuve que l’akita américain séduit bien au-delà des frontières françaises !