Bouledogue français
Avec sa drôle de bouille, ses grandes oreilles dressées et sa silhouette musclée et compacte, le bouledogue français ne passe pas inaperçu. Ce petit molosse né dans les quartiers populaires parisiens est passé de la chasse aux rongeurs dans les entrepôts aux câlins dans le canapé. Il reçoit aujourd’hui toute l’attention des humains séduits par son look atypique et sa gentillesse.
Pays d'origine
France
Gabarit
Petit
Moyen
Grand
Géant
Espérance de vie
En moyenne, un Bouledogue français a une espérance de vie de 10 à 12ans.
Prix d'achat moyen
Se trouve entre 1300€ et 1500€.









Sommaire
Caractéristiques principales
Sportif
peu
beaucoup
Calme
peu
beaucoup
Chasseur
peu
beaucoup
Histoire
Le bouledogue français fait partie, avec le carlin et le boston terrier, du trio des molosses de petit format. Il reste, cependant, le plus connu et le plus répandu dans le monde entier. Le bouledogue français est une version très marquée du type molossoïde, avec un corps compact et trapu, une tête massive, de larges mâchoires et un poitrail bien musclé.
On croise ces drôles de chiens dans les ruelles animées du Paris populaire dès le XIXe siècle. Ils sont issus de croisements entre des terriers, des ratiers et des bouledogues anglais. Ces reproductions ont pour but d’obtenir un chien de petit gabarit, aussi musclé qu’agile.
Cette petite race de molosse au museau court, à l’allure trapue et au caractère bien trempé n’a pas tout de suite rencontré le succès en tant que chien de compagnie. On l’utilise plutôt pour la garde et la chasse aux rongeurs, principalement chez les commerçants qui lui confient leurs entrepôts et chez les bouchers dont il devient un auxiliaire de travail.
La « haute société parisienne », et encore plus les artistes et les intellectuels, s’intéresse peu à peu à ce bulldog atypique avec ses grandes oreilles dressées. Une caractéristique physique unique chez les molosses !
Depuis, le bouledogue français séduit de plus en plus les particuliers. La race est reconnue par le Kennel Club en 1905, malgré une réticence à accorder à la France la « paternité » d’une race de bulldog.
Des associations de passionnés organisent des expositions canines avec des sujets de moins de 8 kg. Elles deviennent en 1898 le Club du bouledogue Français, encore actif de nos jours, et rédigent le premier standard.
La Fédération Cynologique Internationale attend quant à elle 1954 pour reconnaître la race et la classe dans le groupe des chiens d’agrément et de compagnie. Le bouledogue français se trouve toujours dans le top 3 des races les plus prisées de ce groupe, avec le chihuahua et le cavalier king charles.
Caractère
Des études éthologiques menées sur les bouledogues français permettent d’identifier certaines prédispositions comportementales chez cette race.
• Affectueux. D’après les données relevées dans le C-BARQ (Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire), le bouledogue français se montre, en général, très affectueux, démonstratif et proche des humains avec qui il vit. Ces qualités sont fréquemment citées par les propriétaires de ce petit molosse.
• Peu agressif envers ses humains. Cette race figure parmi celles qui sont les moins souvent associées à des comportements agressifs envers leur propriétaire et leur entourage proche (Serpell & Hsu, 2003 et Duffy et al., 2008). Cette tendance comportementale couramment observée appuie l’idée que la plupart des bouledogues français sont faits pour la vie en famille. À condition, bien sûr, de respecter leurs besoins.
• Niveau d’énergie modéré. Le bouledogue français n’est généralement pas un grand sportif, mais ce n’est pas non plus un chien de salon. Il a besoin de se dépenser chaque jour avec de longues balades et des activités stimulantes, par exemple des jeux de fouille. Cependant, sa morphologie (museau écrasé et voies respiratoires rétrécies) le rend intolérant aux températures élevées et aux efforts physiques intenses. Il faut donc bien respecter son rythme.
• Sociabilité modérée avec les étrangers et les autres chiens. Certains bouledogues français peuvent se montrer réservés et plus méfiants que la moyenne des autres races envers les inconnus ou leurs congénères. Il est toutefois rare qu’ils manifestent de l’hostilité et, en général, ils ne cherchent pas les conflits.
• Forte sensibilité. Le stress chronique, parfois généré ou aggravé par les troubles respiratoires répandus chez les bouledogues français, peut amplifier leur niveau de sensibilité. De plus, les gênes et douleurs occasionnées par certains aspects de leur physique diminueraient leur tolérance dans des circonstances inhabituelles.
La plupart des bouledogues français expriment plus d’émotions que les autres races face aux changements d’environnement et de routine (déménagement, départ en vacances), à la nouveauté (arrivée d’un nouveau membre de la famille) ou dans des situations stressantes (bruits, foule, etc.). Ils sont également décrits comme particulièrement sujets à l’anxiété de séparation.
• Réactivité élevée. Un chien sensible présente souvent un risque accru de réactivité. De plus, des travaux menés sur des chiens brachycéphales (tête courte avec le museau écrasé) montrent qu’ils réagissent souvent de façon plus intense aux stimuli que les chiens à museau long.
Cela pourrait s’expliquer par le fait que les chiens brachycéphales (à face courte) ont une plus forte concentration de cellules au centre de la rétine, ce qui améliore leur capacité à fixer leur regard sur un point précis, comme le visage ou les gestes de leur humain. À l’inverse, les chiens à museau long (dolichocéphales) ont une vision plus périphérique (McGreevy et al., 2004).
Cette capacité visuelle peut renforcer l’attachement émotionnel, l’attention et l’« empathie » du bouledogue français pour son humain. Mais, elle peut aussi les rendre plus sensibles aux émotions négatives ou les pousser à adopter des comportements hyper vigilants ou défensifs (Mills et al., 2020).
• Une communication complexe. Une thèse vétérinaire montre que, étudiés dans divers contextes (séance de jeu, présence d’un étranger, moment de séparation), les bouledogues français disposent d’une gamme de mimiques faciales bien inférieures à celles des autres chiens. Leurs particularités physiques semblent diminuer leurs capacités de communication.
D’une part, avec les autres chiens qui ont du mal à lire leurs expressions faciales, et donc leurs intentions, puisque le langage du chien est avant tout corporel. Ses larges plis de peau, son museau écrasé et le dysfonctionnement de certains muscles de son visage (le zygomatique et le muscle releveur nasolabial) seraient donc à l’origine de « mésententes » entre congénères.
D’autre part, avec les humains qui interprètent souvent mal les signaux envoyés par leur compagnon à face écrasé (brachycéphale). Nous aurions tendance à nous arrêter sur sa bouille attendrissante de « bébé » avec sa tête ronde et ses gros yeux qui nous renvoient à des émotions positives. Ainsi, nous percevons moins bien ses éventuels signaux négatifs,
comme le stress, la douleur, la peur, l’inconfort ou la frustration (Martvel, G., Eretová, P., Přibylová, L. et al. Analyse automatisée continue de la dynamique faciale de chiens brachycéphales et normocéphales dans différents contextes. BMC Vet Res 21, 372. 2025).
Apparence
Type de pelage
Poil ras, serré, brillant et doux
Couleur du pelage
Robe fauve unie ou bringée, avec ou sans panachure
Couleur des yeux
Foncé
Entretien
Le bouledogue français est facile à entretenir. Son poil ras et dense se contente de 1 brossage par semaine, à l’aide d’une brosse douce. Il faut aussi inspecter 1 fois par mois ses griffes et les tailler si besoin.
Ses oreilles, dites « de chauve-souris », poilues à l’intérieur et dressées haut sur la tête, se nettoient avec une lotion auriculaire adaptée, en cas de saletés apparentes. Ses yeux globuleux doivent être surveillés de près. Un nettoyage doux et régulier avec du sérum physiologique peut prévenir les irritations, par exemple liées à la poussière ou au vent.
Le point le plus important de l’entretien d’un bouledogue français concerne les plis de son visage. Ils doivent être lavés régulièrement, puis séchés avec soin. Si la peau entre les plis reste humide, cela augmente le risque d’infections cutanées.
Maladies
Le bouledogue français, en raison de sa morphologie, a une santé souvent fragile.
• Le syndrome brachycéphale. Ce problème de santé touche les chiens qui présentent certains traits physiques trop prononcés, comme un museau très écrasé et une tête trop plate. Il provoque de nombreux handicaps, tels que des narines trop petites (sténose des narines), un voile du palais trop long et une trachée trop étroite. Ces anomalies empêchent le chien de respirer correctement. Les symptômes sont : une mauvaise oxygénation, une intolérance à l’effort physique et aux températures élevées, des ronflements, un essoufflement et des halètements excessifs, des syncopes (pertes de connaissances) et une hyperthermie (coup de chaleur).
Un test de dépistage, appelé BREATH, permet de détecter les individus atteints du syndrome brachycéphale. Ceci, dans le but de les écarter de la reproduction et d’épargner les futures générations : une vraie avancée vers le bien-être animal.
• La hernie discale. Il s’agit d’une atteinte de la colonne vertébrale. Une partie du disque intervertébral « sort » de sa position normale et comprime la moelle épinière ou les nerfs voisins. Cette compression peut provoquer de la douleur, une faiblesse des membres, voire une paralysie partielle ou complète selon la gravité. La hernie discale peut être associée avec d’autres malformations vertébrales congénitales (hémivertèbres, scoliose, cyphose).
• La spondylarthrose déformante (ostéophytose vertébrale). C’est une maladie de la colonne vertébrale caractérisée par la formation d’excroissances osseuses (ostéophytes ou « becs de perroquet »). Les vertèbres peuvent se souder, entraînant des raideurs et des douleurs.
• Les maladies cutanées. Les plis faciaux typiques du bouledogue français favorisent l’accumulation d’humidité et de bactéries, occasionnant rougeurs, démangeaisons et infections de la peau.
La dermatite atopique est quant à elle une maladie chronique d’origine allergique (aliment, acarien, poussière, pollens). Elle survient en général à la suite d’une otite ou d’une pododermatite (inflammation des doigts).
La démodécie est une maladie génétique parfois mortelle. L’excès d’un acarien naturellement présent chez le chien acarien, le demodex, provoque des chutes de poils, des inflammations et des surinfections bactériennes.
• Les otites et infections auriculaires. La forte production de cérumen, les plis de peau humides autour des oreilles et les poils dans le conduit auditif gênant son aération multiplient les risques d’otite.
• La dystocie. C’est l’impossibilité d’une mise bas de façon naturelle, en raison de la morphologie (une grosse tête et un bassin étroit) de certains chiens. Chez les bouledogues français, les femelles présentent un risque très élevé de rencontrer des difficultés lors de l’ » accouchement ». Plus de 80 % nécessitent une césarienne.
• Les problèmes digestifs (diarrhées chroniques et flatulences). La race est connue pour ses sensibilités digestives, parfois liées à une mauvaise digestion des protéines, à des allergies alimentaires ou à une flore intestinale déséquilibrée. Cela entraîne souvent des flatulences, des selles molles ou des irritations anales.
• La prédisposition génétique à l’obésité. La mutation du gène POMC, fréquente chez le bouledogue français, est associée à un comportement alimentaire anormal. L’augmentation de la faim et la diminution de la sensation de satiété facilitent la prise de poids. (Raffan et al. 2016, Cell Metabolism).
Anecdote
Frankenweenie, un film d’animation réalisé par Tim Burton en 2012, raconte l’histoire de Victor et de son chien Sparky, ressuscité après un accident. Une jolie bouledogue français nommée Persephone y joue un rôle à la fois comique et romantique, notamment lorsqu’elle tombe sous le charme de Sparky.