Cane Corso
Descendant des molosses de l’empire romain et de chiens de chasse au gros gibier, le cane corso est un chien aux multiples facettes. D’abord sélectionné pour ses qualités de gardien et de chasseur dont il a conservé les instincts, il est désormais très apprécié des familles à la recherche d’un molosse équilibré et athlétique.
Pays d'origine
Italie
Gabarit
Petit
Moyen
Grand
Géant
Espérance de vie
En moyenne, un Cane Corso a une espérance de vie de 8 à 10ans.
Prix d'achat moyen
Se trouve entre 1100€ et 1300€.









Sommaire
Caractéristiques principales
Sportif
peu
beaucoup
Calme
peu
beaucoup
Chasseur
peu
beaucoup
Histoire
Le cane corso, aussi appelé « chien de cour italien », est un molossoïde de type dogue. Ces termes désignent un chien de grande taille, au corps massif, à la tête large, au museau plutôt court. Le cane corso descend des molosses utilisés par les Romains dans l’Antiquité pour garder et défendre les fermes, le bétail et les humains. Ces molosses provenaient de croisements avec des dogues utilisés pour la chasse aux sangliers, aux loups et aux ours au Moyen-Âge.
Il serait donc une sorte de « version intermédiaire » entre le mâtin napolitain, puissant et massif, mais jugé « trop lourd », et le boxer, plus fin et agile, considéré comme « trop léger » pour les fonctions auxquelles on le destinait.
C’est à partir de la Renaissance qu’on emploie le terme « cane corso » pour désigner ce chien polyvalent, auparavant connu sous le nom de « cane de presa » en raison de son aptitude à ne pas lâcher sa « prise » (proie). Il est particulièrement répandu dans le sud de l’Italie, surtout dans la région des Pouilles.
L’ENCI (Ente Nazionale Cinofilia Italiana) reconnaît la race en 1979, puis, en 1983, la création du club national officiel, la Societa Amatori Cane Corso, permet de mieux structurer son élevage. C’est une race récente, qui a fait l’objet d’une reconnaissance provisoire par la FCI (Fédération Cynologique Internationale) dans les années 1990, rendue enfin définitive en 2007.
Aujourd’hui, bien qu’il reste avant tout un chien de travail aux qualités physiques et mentales remarquables, le cane corso est majoritairement élevé pour la compagnie. Il arrive en tête des molossoïdes les plus populaires en France, loin devant le rottweiler, avec environ 4000 inscriptions au LOF (Livret des Origines Français) par an. Sa détention n’est pas soumise aux contraintes concernant les chiens catégorisés.
Caractère
Le C‑BARQ (Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire) compare les traits de comportement selon les races de chien. Les données récoltées montrent qu’un cane corso, bien accompagné et éduqué, peut être un compagnon exemplaire. On le décrit comme étant :
• Intelligent et polyvalent. Traditionnellement sélectionné pour le travail, le cane corso fait en général preuve d’une grande intelligence, indispensable pour s’adapter à diverses tâches et les accomplir de façon autonome.
• Protecteur. La plupart des cane corso ont hérité de l’instinct de protection de leurs ancêtres et sont d’excellents gardiens. Ils portent en général une attention constante aux membres de leur groupe social et se méfient souvent des étrangers.
• Sociable avec les membres de son foyer, méfiant avec les inconnus. Les familles qui vivent avec un cane corso décrivent en général un comportement doux et patient avec les enfants et les autres animaux du foyer. Les données éthologiques montrent que, comparé à d'autres races, le cane corso peut être moins démonstratif et moins sociable avec les étrangers et parfois avec d'autres chiens s’il n’a pas été habitué jeune. Ce n’est pas un défaut, mais une caractéristique à prendre en compte.
• Niveau d’énergie modéré, mais avec des besoins exigeants. Ce chien au physique d’athlète présente le plus souvent un niveau d’énergie moyen, mais inférieur à ceux des bergers ou des terriers. Des sorties régulières et des stimulations mentales s’avèrent toutefois indispensables pour son équilibre.
• Plus territorial et agressif que la moyenne des autres races, s’il n’a pas reçu une éducation adaptée à ses instincts dès le plus jeune âge. D’où la nécessité de démarrer la socialisation le plus tôt possible.
• Sensible et réactif. Il réagit peu aux stimulations sans signification (bruits, objets), ce qui en fait un chien peu phobique. Mais il peut être très affecté par les conflits familiaux, les ruptures de routine, ou des méthodes éducatives dures. Une socialisation précoce, une éducation cohérente et bienveillante, et un apprentissage de la tolérance aux stimulations (désensibilisation) permettent de réduire nettement les risques de comportements indésirables ou disproportionnés.
Apparence
Type de pelage
Poil court, brillant et très fourni, avec un sous-poil fin
Couleur du pelage
Robe unie (noire, bleue, fauve, rouge cerf) ou bringée (fauve et noir ou fauve et bleu)
Couleur des yeux
Le plus foncé possible
Entretien
Le pelage court et dense du cane corso ne nécessite pas de toilettage complexe, seulement 1 brossage hebdomadaire pour qu’il reste sain.
La forme de ses oreilles naturellement tombantes (il est interdit de couper les oreilles de son chien en France depuis 2004) favorise l’accumulation de cérumen et d’humidité. Les inspecter régulièrement et les laver si besoin : un geste essentiel pour réduire les risques d’infection ou d’otite.
La taille des griffes trop longues et le nettoyage des yeux en cas de saleté font aussi partie de l’entretien de base de ce chien rustique.
Maladies
Bien qu’en général très costaud, le cane corso a parfois des soucis de santé.
• Des problèmes respiratoires dus à la forme de son museau. On observe chez certaines lignées de cane corso des museaux de plus en plus courts, répondant à des critères esthétiques appréciés par les propriétaires. On appelle « hypertype » cette tendance qui consiste à accentuer des traits morphologiques, ici au détriment de la santé de l’animal.
• Le syndrome de dilatation-torsion de l’estomac (SDTE). Plus courant chez les grands chiens à poitrine profonde, le SDTE provoque un gonflement de l’estomac. Ce dernier peut alors se retourner, bloquant l’évacuation des gaz. Il se déclenche le plus souvent pendant un effort physique, juste après un repas copieux et nécessite une intervention vétérinaire en urgence.
• La cardiomyopathie dilatée. Elle touche le myocarde (un muscle cardiaque) et survient avec une dilatation anormale du cœur. D’origine génétique ou environnementale, elle a de nombreux symptômes : fatigue, difficulté respiratoire, rythme cardiaque irrégulier, baisse de l’appétit, amaigrissement, toux, essoufflement.
• Les dysplasies de la hanche et du coude. Il s’agit de malformations articulaires, responsables du mauvais emboîtement des os de la hanche ou du coude. Elles sont causées par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux (poids, alimentation, niveau d’activité physique, croissance, etc.). Les symptômes incluent boiterie, difficulté à se lever et se coucher, réduction de la mobilité générale et douleur chronique.
• Anomalies palpébrales (au niveau des paupières). L’ectropion et l’entropion sont des tares oculaires résultant d’un développement anormal des paupières. Elles provoquent des larmoiements, des rougeurs et des irritations, voire des infections.
• L’épilepsie idiopathique. Ce trouble neurologique, en général d’origine génétique, se manifeste aux alentours des 3 ans du chien. Lorsque le système nerveux central est touché, des pertes de conscience avec des mouvements convulsifs peuvent survenir à tout moment.
Anecdote
En 2021, à Muneville‑le‑Bingard en Normandie, un enfant de 10 ans se trouvait seul chez lui avec son cane corso lorsqu’un cambrioleur a tenté de s’introduire dans la maison. Fidèle à son rôle de gardien, le chien de la famille l’a immédiatement fait fuir.